La Commission (CCAMLR), s’est réunie en Australie sans réussir à convenir de l’instauration de trois nouvelles zones marines protégées (MPA), des sanctuaires autour de l’Antarctique, qui auraient permis de mettre à l’abri des activités humaines une superficie de quatre millions de km2, selon WWF et Greenpeace.
Ce projet, s’il avait abouti, aurait été le plus vaste de l’histoire de la protection des océans.
« C’est frustrant de voir que les discussions sur les MPA se poursuivent depuis des décennies et extrêmement décevant que la CCAMLR ait été incapable de nouveau de faire des progrès significatifs, notamment après une année de changement » climatique « sans précédent et préoccupant pour l’Antarctique », a déclaré la responsable de WWF pour la préservation de l’Antarctique Emily Grilly.
La CCAMLR, qui régule les activités de pêche, réunit notamment les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, la France, l’Inde et le Japon. Elle n’avait pas publié vendredi en fin d’après-midi de communiqué sur les résultats de sa réunion.
Ces aires marines protégées ont été proposées pour la première fois en 2010, et leur superficie a été réduite en 2017, afin de rassembler le soutien d’un plus grand nombre de pays. Mais leur création a été bloquée de manière persistante par la Chine et la Russie, qui invoquent les droits de pêche, et dernièrement par le Chili.
Les ONG ont formulé l’espoir que la Commission ne resterait pas inactive compte tenu de la fonte accélérée des glaces de l’Antarctique et « des décès massifs d’espèces vulnérables » constatés dans la zone.
L’impasse est d’autant plus regrettable que l’ONU a adopté en juin un traité historique de protection de la haute mer, pour mettre à l’abri des écosystèmes marins vitaux pour l’humanité, a noté Greenpeace.
« La Commission peut toujours se mettre d’accord sur de nouvelles licences pour la pêche, mais ne peut pas se mettre d’accord sur les moyens concrets pour aller de l’avant concernant la protection », a regretté Jehki Harkonen, en charge de l’océan à Greenpeace International, pointant une « nouvelle réunion ratée ».
Les aires marines protégées visent à limiter les activités humaines, notamment la pêche, dans les zones concernées, pour y aider les espèces à résister aux bouleversements climatiques.
La surface de la banquise de l’Antarctique n’a jamais été aussi réduite depuis le début des relevés scientifiques il y a 45 ans, a indiqué en septembre l’observatoire américain de référence, le National Snow and Ice Data Center (NSIDC).
Les conséquences sur la faune sauvage sont déjà évidents. Une étude scientifique publiée en août a ainsi révélé un « échec majeur de la reproduction des manchots empereurs » dans plusieurs colonies en raison en la fonte de la banquise, les poussins s’étant noyés lorsque la glace a cédé sous leurs pattes.
Sur cinq colonies surveillées dans la région de la mer de Bellingshausen, à l’ouest de l’Antarctique, toutes sauf une ont subi une perte « catastrophique » de 100% de poussins, ont rapporté les chercheurs dans Communications: Earth & Environment, une revue du groupe Springer Nature.