Après l’Italie, Athènes réclame plus d’aide européenne contre l’immigration

« Nous avons atteint nos limites, on risque d’avoir plus d’accidents en mer (que les années précédentes) et il y a un grand risque de pertes humaines », a averti Miltiadis Varvitsiotis, ministre de la Marine marchande et de l’Egée, au cours d’une conférence de presse.

« En raison de notre budget restreint, qui est d’ailleurs supervisé par nos partenaires européens, et de notre effort humanitaire quotidien, nous demandons plus de solidarité », a-t-il ajouté.

Parlant en anglais « pour faire passer le message à l’étranger », le ministre a déploré le fait que l’Union européenne (UE) n’ait pas encore répondu à une demande de la Grèce en juin pour l’octroi de 63 millions d’euros.

Assistée par Frontex (Agence européenne de gestion des frontières), la Grèce a déjà reçu 71 millions d’euros pour l’équipement de sa police portuaire entre 2007 et 2015.

Toutefois, « cet argent n’est pas destiné aux opérations quotidiennes, qui requièrent un personnel nombreux et des patrouilles 24 heures sur 24, ou au maintien des centres d’accueil », a expliqué le ministre.

Le gouvernement a l’intention de créer un nouveau centre de rétention dans une île de l’archipel du Dodécanèse (sud-est), « mais aucun terrain n’a encore été trouvé en raison des réactions des autorités locales », a-t-il ajouté.

Athènes impute « l’intense » pression migratoire à « la position géographique du pays au milieu d’une région très instable du fait des guerres en Syrie, en Irak et à Gaza ».

L’Italie, après avoir réclamé des mois durant l’aide de ses partenaires devant l’afflux toujours plus grand de migrants -plus de 100.000 arrivées en 2014 – a obtenu fin août la création de « Frontex Plus », opération de contrôle des frontières portée par Bruxelles.

Cette organisation est destinée à remplacer l’opération de sauvetage en mer « Mare Nostrum », très coûteuse pour l’Italie mais qui a permis de sauver des milliers de vie ces derniers mois.

Le nombre total des migrants ayant traversé l’Egée, frontière maritime avec la Turquie, a plus que triplé entre 2012 et 2013, passant de 3.345 à 10.508.

Pendant les huit premiers mois de 2014, ce nombre a dépassé les 17.000 personnes, avec une hausse marquée en août, et « il devrait augmenter d’une manière dramatique », selon le ministre, pour atteindre 31.287 d’ici à la fin de l’année d’après les projections.

En 2014, 48 migrants ont péri en mer contre 28 en 2013.

Le taux d’accident des migrants, qui tentent de passer à bord d’embarcations de fortune, a augmenté « de 55,8% entre 2013 et 2014, passant de 477 à 664 », a noté Ioannis Karayiorgopoulos, commandant de la police portuaire.

Cette pression aux frontières maritimes de la Grèce, de 2.200 km de longueur et comptant 20 îles, est aussi due à la construction d’un mur sur la frontière terrestre gréco-turque (nord-est), entrée privilégiée des passeurs ces dernières années.

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