« L’élimination de nos militaires, de nos hommes (à Marioupol) mettra fin à toute négociation » de paix entre la Russie et l’Ukraine, a déclaré M. Zelensky au cours d’un entretien avec plusieurs médias ukrainiens, avertissant que les deux parties se retrouveraient alors dans « une impasse ».
En termes de bilan humain, « Marioupol, cela peut être dix fois Borodianka », une petite ville ukrainienne près de Kiev détruite après avoir été pilonnée et théâtre d’exactions présumées pendant son occupation par les soldats russes, a accusé M. Zelensky.
« Et plus il y aura de Borodianka, plus ce sera difficile » de négocier, a-t-il souligné. « Pour être honnête, nous n’avons aucune confiance dans les négociations concernant Marioupol. »
Après que l’armée ukrainienne a annoncé le 11 avril se préparer à « une ultime bataille » dans cette cité du sud-est, M. Zelensky a admis une « situation très difficile ».
« Nos soldats sont encerclés », a-t-il déclaré. « Malgré tout, les gars continuent à se défendre. »
Quarante jours après avoir commencé, les combats se concentrent désormais dans la vaste zone industrielle de Marioupol, près de la mer d’Azov. Le « contact » est maintenu avec les forces ukrainiennes sur place, a affirmé M. Zelensky.
« C’est une crise humanitaire, il n’y a ni nourriture, ni eau, ni médicaments », a-t-il ajouté, accusant la Russie de « refuser » la mise en place de couloirs humanitaires.
Mardi, les autorités ukrainiennes ont prédit un bilan de 20.000 à 22.000 morts à Marioupol, une ville stratégique qui comptait en temps de paix 441.000 habitants.
Les pourparlers entre les belligérants sont au point mort depuis plusieurs jours. Ils sont « extrêmement difficiles » selon les propos mardi d’un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.
Le président russe Vladimir Poutine avait quant à lui taxé mardi les négociateurs ukrainiens de « manque de cohérence ».
Samedi, M. Zelensky a dit vouloir un traité de paix avec Moscou constitué de « deux documentés séparés ». « L’un des deux portera sur les garanties de sécurité pour l’Ukraine, l’autre (concernera) directement ses relations avec la Russie. »
Dans ce premier document, la sécurité de l’Ukraine serait garantie par certains pays « ayant montré » leur intérêt, comme « le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Italie, la Turquie », a-t-il affirmé dans ce même entretien avec les médias ukrainiens.
« Moscou voudrait avoir un seul traité (…) mais tous ne se voient pas vraiment discuter avec la Russie », a ajouté le président ukrainien.