« Quand on voit le nombre de fichés S pour une action écolo devant une banque ou sur un tarmac d’aéroport, j’ai l’impression qu’il y a une vraie dispersion des forces des services de renseignement », a affirmé Mme Tondelier sur le plateau de Questions politiques (France Inter/franceinfo/Le Monde).
Selon la députée du Pas-de-Calais, l’attaque au couteau de samedi à Paris, qui a fait un mort et deux blessés, pose la question des « moyens et du suivi psychiatrique », car l’assaillant, un Français né en 1997 et dont les parents sont Iraniens, présenterait des troubles. Mais aussi « la question des moyens et des priorités des services de renseignement », car l’homme était connu des services de justice pour islam radical et avait déjà été condamné à cinq ans d’emprisonnement dont un avec sursis.
L’écologiste a ainsi rappelé que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait employé l’an passé le terme controversé « d’écoterrorisme », lors des manifestations contre la mégabassine de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres. Puis il avait fustigé en avril le « terrorisme intellectuel de l’extrême gauche ».
Mme Tondelier a expliqué s’en être émue auprès du président Emmanuel Macron, disant: « Le terrorisme, ça existe vraiment. C’est un fléau, ça tue des gens et on ne peut pas, par un amalgame comme ça, dévoyer ce terme en l’appliquant à ses ennemis politiques ».
Pour l’écologiste, « faits divers après faits divers, mort après mort, les Françaises et les Français voient aussi ce que c’est le terrorisme. Et le terrorisme, ce n’est pas quand on va manifester contre une bassine ou quand on bloque un tarmac d’aéroport pour alerter sur le changement climatique », a-t-elle plaidé.
« Qu’on qualifie de terroriste des militants écologistes, je pense que ça dilue les services de renseignement, ça dilue les moyens », a-t-elle fait valoir. Et selon elle, certains acteurs du renseignement « ne comprennent plus le sens de leur métier parce qu’ils ont conscience des vrais risques qui sont sur notre territoire ».