« Nous avons tourné la page de l’image publique de notre pays qui, au moment de l’accident, avait été synonyme d’un abandon de responsabilités, malheureusement répercuté dans le monde entier », a déclaré M. Letta, au cours d’une conférence de presse au Palais Chigi, siège du gouvernement.
M. Letta, chemise retroussée et cravate rouge un peu à la manière du président américain Barack Obama, a fièrement posé pour une photo, aux côtés du chef de la protection civile, Franco Gabrielli, responsable pour le gouvernement du renflouement du Concordia, et d’autres responsables italiens du projet.
« Aujourd’hui, grâce à vous tous, nous avons tourné la page », a poursuivi M. Letta, serrant les mains de M. Gabrielli, en costume-cravate de cérémonie.
« Ce qui nous rend le plus fier en tant que pays, c’est la façon dont vous avez pris vos responsabilités, en toute transparence devant les médias du monde entier », a ajouté M. Letta à l’adresse aussi de la responsable de l’Observatoire de l’environnement Maria Sargentini.
Avant le redressement du Concordia, déclaré comme terminé au bout d’une vingtaine d’heures à 2H00 GMT, M. Gabrielli avait affirmé qu’en cas d’échec, il fallait s’en prendre à lui.
« Nous avons démontré que les Italiens, les fonctionnaires de notre pays sont des personnes qui assument des responsabilités très lourdes ».
M. Letta a aussi dit penser aux deux disparus du naufrage qui avait fait au total 32 morts le 13 janvier 2012 quand, selon le dossier d’accusation, le commandant du paquebot de croisières Francesco Schettino avait fait s’échouer le navire en s’approchant trop près de la côte pour effectuer un salut tous phares allumés, appelé « inchino » (révérence). « Pensons aux corps des disparus coincés sur le bateau et que nous avons le devoir de retrouver », a expliqué M. Letta.
Le procès de M. Schettino, surnommé « capitaine couard » par la presse britannique, reprend lundi prochain : il y est accusé d’homicides par négligence et d’avoir abandonné le navire alors qu’il restait des centaines de passagers à secourir.
M. Letta a aussi voulu remercier les quelque 1.400 habitants du Giglio, dont l’effort de solidarité la nuit du naufrage avait été salué par les milliers de rescapés. « L’île du Giglio et la mer de la Toscane ont subi une blessure profonde mais au cours de ces mois où ils ont été au centre de l’attention mondiale, ils ont montré leurs nombreuses qualités », a-t-il dit.