« Vous avez choisi de vous opposer en des termes particulièrement vigoureux à ce que les parties basses de ce bâtiment soient consacrées à la mise en valeur de notre gastronomie », écrit Jean-Robert Pitte, président de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA).
L’ancien chef de l’État s’était vivement opposé, il a quelques jours, à ce projet le qualifiant de « palais de la saucisse ».
Il avait dirigé, en 2011, une mission chargée de réfléchir à l’avenir du lieu qui avait préconisé de confier la gestion l’Hôtel de la Marine au Musée du Louvre, écartant à cette occasion le projet de vitrine gastronomique française présentée par la MFPCA.
Le Louvre avait finalement décidé de céder sa place au Centre de Musées nationaux (CMN).
« En 2011, lors de notre audition par la commission de vous présidiez, vous aviez pourtant prononcé des mots très aimables à l’égard du projet que notre mission », indique Jean-Robert Pitte.
« Dans la nouvelle configuration décidée par le président de la République de faire de l’Hôtel de la Marine un lieu phare de la valorisation de nos patrimoines, les espaces dévolus à la gastronomie seraient beaucoup moins étendus que dans le projet antérieur », précise-t-il.
« Il s’agirait avant tout de faire comprendre ce qu’est +Le repas gastronomique des Français+ tel qu’il a été reconnu par l’Unesco comme un élément du patrimoine immatériel de l’humanité en 2010 », ajoute M. Pitte.
L’Hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris, chef d’oeuvre de l’architecte Ange-Jacques Gabriel construit entre 1757 et 1774 pour abriter, dès 1772, le Garde-Meuble de la Couronne, ouvrira au public début 2017 et sera partiellement consacré au « patrimoine gastronomique français », a annoncé l’Élysée le 20 mars.
Le rez-de-chaussée « sera conçu pour faire découvrir aux touristes étrangers et à nos compatriotes le patrimoine gastronomique français », a souligné l’Élysée.
Une décision contre laquelle s’est aussitôt élevée l’Association des amis de l’Hôtel de la Marine pour qui le projet d’un « +palais de Dame Tartine+ dans des lieux qui ont vu naître la République et où a été signée l’Abolition de l’esclavage apparaît déplacée ».