La préfecture envisageait, mi-janvier, de modifier des arrêtés pour autoriser le syndicat qui gère l’assainissement du Bassin (Siba) à déverser le trop-plein dans le milieu naturel, une décision dénoncée comme un « permis de polluer » par les associations qui menaçaient de l’attaquer en justice.
Mais après avoir sollicité l’avis du Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon, le préfet Étienne Guyot a décidé de « réexaminer le sujet » et ne pas autoriser les rejets « sauf situation exceptionnelle », comme les catastrophes naturelles reconnues par arrêté interministériel.
« J’ai décidé qu’en cas de fortes pluies, il n’y aurait pas de déversements des bassins de sécurité dans le milieu naturel », a dit le représentant de l’État au micro de la radio Ici Gironde, assurant que dans le cas contraire, le Siba serait « mis en demeure » par préfecture.
« Il n’y a pas de droit à polluer », a insisté le préfet.
Fin 2023, un épisode de pollution de l’eau avait engendré une contamination des huîtres produites dans le Bassin et une épidémie de gastroentérite chez les consommateurs durant les fêtes. La commercialisation des coquillages avait été interdite pendant un mois, au grand dam de la filière ostréicole.
En avril 2024, le constat de nouveaux déversements d’eaux usées avait conduit la justice à ordonner des mesures d’urgence, après quoi le Siba avait demandé à la préfecture d’autoriser des rejets exceptionnels.
Mais les associations de défense de l’environnement ont pointé que la réglementation n’autorise pas de tels déversements, en cas de fortes précipitations, pour les réseaux de canalisations séparant eaux usées et pluviales, comme celui du Bassin.
« On est satisfaits, le préfet a compris », a déclaré à l’AFP Jacques Storelli, président du collectif environnemental Ceba.
« C’est un premier pas mais le préfet a encore pas mal de choses à revoir dans sa copie », a nuancé Daniel Lafon, membre de l’Association de défense des eaux du Bassin d’Arcachon.
Lundi, plus d’une centaine de personnes avaient manifesté à Arcachon contre d’éventuels rejets d’eaux usées dans la nature.