« Les navigants rejettent le protocole, personne n’en veut », a assuré à l’AFP Cyril Toulan, élu CFDT au comité d’entreprise de la compagnie. « A 75/80%, les gens ont voté contre », a-t-il assuré.
« On va vers du dur », a-t-il ajouté, indiquant que le secrétaire général de la Sica de Saint-Pol-de-Léon (Finistère), première coopérative légumière française et principal actionnaire de la Brittanny Ferries, avait lancé un ultimatum aux organisations syndicales.
« Si on ne signe pas le protocole d’accord, M. Jacob et la Sica vont se désengager de la Brittany Ferries », a-t-il expliqué, assurant que cet ultimatum expirait en fin de matinée. Jean-François Jacob est aussi vice-président de la Brittany Ferries.
« C’est se tirer une balle dans le pied », a jugé l’élu CFDT.
Syndicats CFDT et CGT et direction de la compagnie sont parvenus à un accord mercredi soir à Roscoff (Finistère) sur les principaux points au centre d’un conflit social qui paralyse la compagnie depuis vendredi. Mais avant signature par les délégués syndicaux, le texte devait être soumis au personnel navigant.
La Sica n’était pas joignable jeudi matin et la direction de la Brittany Ferries n’a pas souhaité faire de commentaire.
La compagnie, qui dessert la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne, a décidé vendredi d’immobiliser ses bateaux jusqu’à nouvel ordre en raison de mouvements de grève de son personnel navigant (hors officiers) qui a de son côté voté la reprise du travail.
Début juin, l’entreprise bretonne, confrontée à des difficultés financières depuis plusieurs années, avait annoncé la suppression de plusieurs traversées avant et après-saison et la mise en place d’un plan de retour à la compétitivité, prévoyant la réduction de coûts salariaux par le biais d’une annualisation et d’un aménagement du temps de travail et de la suppression de certains avantages.
Créée en 1973, la Brittany Ferries (BAI SA) revendique 2,6 millions de passagers transportés par an, dont 85% de Britanniques.