« Les pertes totales assurées vont rester gérables, compte tenu de la période relativement courte de blocage du canal, des limitations et franchises de certaines couvertures, et de la forte capitalisation de la plupart des assureurs », anticipe dans une note l’agence.
Cela étant, au vu du nombre d’acteurs impliqués et de la complexité de l’assurance dans le transport maritime, le blocage du canal pourrait concerner plusieurs types de polices d’assurance.
En premier lieu, la coque et le moteur de l’Ever Given, le gigantesque porte-conteneur qui est resté coincé près d’une semaine, sont assurés contre les dommages physiques. Pour l’instant, ceux-ci semblent « très limités », même si des vérifications doivent encore être effectuées, détaille DBRS Morningstar, précisant que les navires de ce type disposent généralement d’une couverture maximale comprise entre 100 à 140 millions de dollars.
Cette assurance devrait aussi couvrir les coûts de sauvetage, explique DBRS.
Les risques associés à la propriété et l’exploitation d’un navire dépendent eux d’un deuxième type de couverture, équivalent d’une assurance en responsabilité civile. Cela inclut le risque de dommages aux tiers durant le transit, les dégâts causés à l’environnement, ainsi que les risques politiques et de guerre.
L’Autorité du canal de Suez (SCA) souhaitant récupérer une partie des revenus issus du droit de passage perdu -entre 12 et 15 millions de dollars par jour de fermeture, selon elle- ainsi que les dommages occasionnés au canal, il est probable que cette assurance soit activée, anticipe l’agence de notation.
« Il est probable qu’un litige s’ensuive pour déterminer la responsabilité légale du blocage de l’Ever Given. Pour l’instant, il semblerait que les responsabilités pourraient se partager entre le propriétaire du navire, son opérateur et la SCA, qui demande aux pilotes locaux de guider les navires dans le canal », précise DBRS Morningstar.
Enfin, pour tous ceux ayant souffert de retard, il est peu probable que les assurances prennent en charge ce coût, sauf pour ceux qui sont explicitement assurés contre ce risque ou qui transportaient des produits périssables et donc perdus.
« Nous prévoyons que la plupart des propriétaires de cargo engagent une procédure judiciaire contre le propriétaire et les assureurs de responsabilité civile de l’Ever Given », anticipe DBRS Morningstar, ajoutant que les premières estimations pointent en direction d’une couverture maximale comprise entre 200 et 300 millions de dollars.
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