L’Administration océanique d’Etat (SOA) a confirmé au Global Times, un quotidien affilié au Parti communiste chinois, être sous le coup de poursuites judiciaires pour « faute administrative » après cette marée noire ayant souillé des côtes du nord-est de la Chine, a rapporté le journal.
Les poursuites ont été engagées à l’instigation de la All-China Environment Federation, qui se présente sur son site internet comme une organisation à caractère non lucratif émanant de la société civile mais se réclamant du soutien gouvernemental.
Il est extrêmement rare de voir une agence d’Etat chinoise confrontée devant un tribunal à une autre organisation soutenue par le gouvernement.
Une fuite d’hydrocarbures était intervenue en mai 2011 sur une plate-forme du champ de Penglai, dans la baie de Bohai (au large des côtes du nord-est de la Chine) exploité conjointement par ConocoPhillips et son partenaire chinois CNOOC.
L’équivalent de 3.000 barils de pétrole et boue (utilisée comme lubrifiant dans les forages) avaient alors pollué une surface maritime de plus de 5.500 km2. CNOOC avait indiqué en avril 2012 que ConocoPhillips paierait 1,2 milliard de yuans (144 millions d’euros) pour les dégâts infligés à l’environnement par la fuite.
Alors que le groupe américain s’était vu contraint de cesser ses activités dans la région en septembre 2011, la SOA a autorisé la reprise de la production en février dernier — et ce sans enquête publique ou études de faisabilité, a indiqué le Global Times, citant Xu Hongliang, avocat de la fédération écologiste.
Selon Xu, la Cour intermédiaire N°1 de Pékin devrait déterminer dans la semaine si elle accepte ou rejette le dossier.
« Nous donnerons bientôt une explication au public », a déclaré de son côté Li Mousheng, directeur des relations presse de la SOA, interrogé par le Global Times.
La SOA avait mis plusieurs semaines avant de rendre publique la nouvelle de la marée noire de Penglai.
ConocoPhillips en Chine n’était pas joignable lundi pour commenter les informations du Global Times.