M. Sánchez, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à l’issue du dernier conseil des ministres de l’année, a déclaré que son gouvernement était « disposé et ouvert » à la création par l’UE d’une autre mission, différente d’Atalante, dont le rôle serait de prévenir les attaques des rebelles Houthis du Yémen contre les cargos qui empruntent cette voie d’eau.
Le ministère espagnol de la Défense avait toutefois indiqué dimanche à l’AFP que Madrid « ne (participerait) pas » à cette mission, sans expliquer pourquoi.
La décision de Madrid avait été prise malgré un appel vendredi du président américain Joe Biden à M. Sánchez, au cours duquel il avait été question, selon la Maison Blanche, de « (la condamnation) des attaques actuelles des Houthis contres des navires commerciaux dans la mer Rouge ».
Le refus de l’Espagne de se joindre à ses alliés occidentaux pour préserver la liberté de navigation en mer Rouge lui avait valu un satisfecit des Houthis, milice soutenue par l’Iran qui contrôle la plus grande partie du Yémen.
« Nous apprécions au plus haut point le refus de l’Espagne de se laisser entraîner dans les mensonges américains et britanniques sur la question de la navigation maritime », s’était félicité sur X (anciennement twitter) Hussein al-Ezzi, vice-ministre des Affaires étrangères des Houthis.
En attaquant les cargos en mer Rouge, les rebelles yéménites disent vouloir manifester leur soutien au mouvement palestinien Hamas dans la guerre qui l’oppose à l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
C’était la première fois que M. Sánchez s’exprimait publiquement sur ce sujet depuis l’annonce par les Etats-Unis de la création de cette coalition internationale, le 18 décembre.
Il a expliqué que l’opération Atalante, actuellement dirigée par l’Espagne et qui dispose d’un seul navire, une frégate espagnole, n’avait pas « les caractéristiques » requises pour patrouiller la mer Rouge et prévenir les attaques des Houthis.
« La situation est complètement distincte et le risque est différent », a-t-il dit. Les deux missions « n’ont rien à voir », a-t-il conclu.
M. Sánchez a aussi confirmé qu’il partait ce mercredi pour l’Irak, afin de rencontrer des unités militaires espagnoles déployées dans ce pays dans le cadre d’une mission de l’Otan.
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