« Ca n’a été d’aucune aide, c’était irresponsable », a déclaré lors d’une conférence de presse M. Hagel, ajoutant que l’incident, survenu le 5 décembre, avait montré le besoin, pour les deux pays, de revoir leurs procédures pour éviter une « erreur de calcul » potentielle.
Des responsables du Pentagone avaient affirmé que le croiseur lance-missiles USS Cowpens avait été forcé de manoeuvrer pour éviter d’entrer en collision avec le navire chinois, qui lui avait coupé la route et s’était arrêté sur sa trajectoire.
« Cette action des Chinois, de couper la route (…) cent mètres devant l’USS Cowpens, n’était pas une action responsable », a déclaré M. Hagel.
« C’est le genre de chose vraiment incendiaire, qui pourrait être le déclencheur ou l’étincelle pouvant provoquer des erreurs de jugement », a-t-il souligné.
Le ministre a plaidé pour que les deux pays travaillent ensemble « pour se doter d’un mécanisme capable de désamorcer certaines de ces questions ».
Le numéro un de l’armée américaine, le général Martin Dempsey, a précisé lors de la même conférence de presse que des représentants des armées chinoise et américaine s’étaient rencontrés pour établir des règles en cas d’incident similaire.
« Ces groupes de travail se sont rencontrés et ont progressé », a-t-il rapporté.
La Chine avait minimisé l’incident et affirmé que le navire américain représentait une « menace ».
Les autorités militaires chinoises ont affirmé mercredi qu’un de leurs navires s’était « conformé à la procédure » lors de cet incident. « Le bâtiment chinois a suivi à la lettre la procédure et géré l’incident de façon appropriée », a assuré le ministère chinois de la Défense dans un communiqué.
Cet incident, qui s’est produit dans les eaux internationales de la mer de Chine méridionale, illustre les tensions actuelles entre les Etats-Unis et la Chine, après que Pékin a unilatéralement instauré le 23 novembre une zone aérienne d’identification sur une grande partie de la mer de Chine orientale, entre la Corée du Sud et Taïwan.
Celle-ci englobe notamment un petit archipel contrôlé par Tokyo, les îles Senkaku, et fermement revendiqué par Pékin sous le nom de Diaoyu.
Les Etats-Unis ont appelé la Chine à renoncer à cette zone controversée. Washington, Tokyo et Séoul y ont tour à tour dépêché des appareils militaires, envoyant ainsi le message qu’ils refusaient de se plier aux nouvelles règles.