Le rapport cité par plusieurs médias a été rédigé par des experts nommés par la juge qui enquête sur la tragédie du Concordia, dont le naufrage devant l’île toscane du Giglio a fait 32 morts sur 4.229 passagers et membres d’équipage.
Neuf personnes, dont le commandant Francesco Schettino et trois dirigeants de Costa, sont visées par l’enquête ouverte par le parquet de Grosseto sur la catastrophe pour homicides multiples, naufrage et abandon de navire.
Dans la nuit de la tragédie, Roberto Ferrarini, coordinateur de l’unité de crise de Costa, « ne paraît pas avoir pris la mesure réelle de l’état du navire » en dépit du fait qu’il disposait des « principales informations » sur la collision du Concordia avec un rocher tout près du Giglio, estiment les experts.
Ceux-ci lui reprochent aussi de ne pas avoir contacté immédiatement la capitainerie du port quand il a appris à 21H58 (19H58 GMT) de la bouche de Schettino que le Concordia avait heurté un rocher à 21H45.
En outre, M. Ferrarini, informé par M. Schettino du fait que trois compartiments du navire avaient été inondés, « aurait dû conseiller rapidement au capitaine l’abandon du navire car sa stabilité était compromise », selon les experts, alors que l’ordre d’évacuation n’est intervenu qu’une demi-heure plus tard.
Autre défaillance pointée par le rapport: un problème de communication entre membres de l’équipage, en particulier entre le capitaine et le timonier indonésien, qui juste avant l’accident aurait mal compris un ordre lui intimant de virer à gauche et aurait viré vers la droite.
Dans un communiqué, Costa, tout en déplorant la diffusion d’éléments qui doivent encore être « discutés et analysés », a souligné qu' »en cas d’accident, c’est le commandant qui a l’obligation d’avertir les autorités alors que l’armateur a l’obligation de se mettre à leur disposition ».
Concernant d’éventuelles responsabilités de M. Ferrarini, « les enregistrements montrent que les informations données par le commandant ont été communiquées avec retard, étaient partielles et confuses », selon Costa.
Par ailleurs, « l’affirmation que le personnel était mal préparé aux urgences est dénuée de tout fondement », a indiqué Costa.
Mis à part les éléments visant Costa, M. Schettino continue d’apparaître dans le rapport comme le principal responsable de l’accident, en premier lieu pour avoir décidé de faire effectuer au navire une manoeuvre risquée appelée « inchino », parade tous feux allumés à proximité de la côte.
Il est aussi mis en cause pour avoir retardé l’évacuation du navire et l’avoir abandonné avant la fin du transfert à terre de centaines de passagers.
Le rapport remis mardi au tribunal de Grosseto regroupe les données livrées par les boîtes noires, les enregistrements des conversations à bord, les cartes nautiques et les trajets suivis par le paquebot.
La prochaine audience technique sur l’accident consacrée à une analyse des boîtes noires est prévue le 15 octobre à Grosseto.
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