« C’est la première fois que l’ONG organise ce type d’opération dans les eaux françaises », a expliqué à l’AFP François Chartier, chargé de campagne Océan au sein de Greenpeace France, précisant que des actions du même genre, permettant « de créer des périmètres exclus au chalutage de fond », ont déjà été menées aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et en Allemagne.
« Notre demande, c’est l’exclusion des activités de chalutage de fond dans toutes les aires marines protégées (AMP) », a insisté M. Chartier, regrettant qu’il soit toujours légal de pêcher dans ces zones: « Or ça devrait être illégal si l’on regarde les recommandations de la Commission européenne ou si l’on s’appuie sur les critères scientifiques », a-t-il ajouté.
Dans le Golfe du Lion, la situation de la surpêche est « pire » que dans les autres régions européennes, ajoute-t-il, en précisant que « l’anchois et la sardine ont quasiment disparu de la Méditerranée ».
L’ONG, partie de Marseille avec un équipage d’une petite vingtaine de personnes, a largué au total onze blocs de calcaire d’une tonne et quatre de deux tonnes, grâce à une grue posée sur l’un des bateaux de sa flotte internationale, l’Arctic Sunrise.
Ces rochers doivent se placer sur le fond marin à -40 mètres, sur un peu moins d’un kilomètre carré du Parc naturel marin du Golfe du Lion, qui en compte 4.010 en tout. « C’est symbolique mais avec l’idée que ça fonctionne », ajoute Greenpeace.
« En sanctuarisant des zones, en excluant certaines techniques de pêche, et on sait que ça marche, on va donner la possibilité à des stocks de poisson de se restaurer », explique François Chartier: « L’objectif c’est qu’il y ait davantage de poissons à pêcher », car « on risque la disparition de cette activité et l’extinction des ressources ».
« En amont de l’Unoc (Conférence des Nations unies sur l’Océan qui doit avoir lieu à Nice du 9 au 13 juin, ndlr), une des priorités, si la France veut être crédible, c’est qu’il y ait des engagements forts pour le renforcement de la protection des aires marines protégées », argumente M. Chartier.