Le haut-commissariat « a décidé la réouverture en journée de l’aéroport international » et « de repousser à 20H00 le début du couvre-feu à compter de lundi », contre 18H00 jusque-là. Depuis le 13 mai et la constestation d’une loi pour un dégel électoral, des violences ont surgi dans l’archipel du Pacifique sud, faisant neuf morts et de très importants dégâts.
La décision de rouvrir l’aéroport a été prise en raison de « la circulation en journée (…) rendue possible sur la RT1 », une double voie express reliant le centre de Nouméa à l’aéroport international de La Tontouta, et longtemps inaccessible à cause des nombreux barrages installés par les manifestants indépendantistes.
Des gendarmes procèdent régulièrement depuis une semaine au déblaiement de la route, s’assurant que les barrages ne sont pas refaits après leur passage.
Seuls quelques rares vols, sur dérogation, avaient pu se faire dernièrement, avec des passagers placés sur listes d’attente.
Le haut-commissariat, représentant de l’Etat français sur le territoire, a repoussé de deux heures le début du couvre-feu – qui court jusqu’à 6H00 le lendemain – « au regard de l’amélioration de la situation et afin de faciliter le retour progressif à la vie normale ».
Le couvre-feu a été instauré le 14 mai, puis l’état d’urgence le 15 mai, ce dernier ayant été levé le 28 mai.
« L’interdiction de la vente d’alcool (exception pour les cavistes), de vente et de transport d’armes sont prolongés », a rappelé le haut-commissariat.
Selon le dernier bilan dimanche, les émeutes ont fait 9 morts, dont 2 gendarmes, et « aucun nouveau décès n’est à déplorer », a souligné le haut-commissariat, qui fait état de 248 policiers et gendarmes blessés et 1187 personnes interpellées.
Lundi, les élèves de primaires, collèges et lycées reprendront progressivement le chemin de l’école, selon les zones et les établissements.
La Nouvelle-Calédonie est en proie depuis le 13 mai à de violents troubles provoqués par l’adoption par l’Assemblée nationale d’un projet de loi de réforme constitutionnelle permettant un dégel du corps électoral, qui, selon ses opposants, marginaliserait davantage le peuple autochtone kanak.
Au total, ce sont quelque 3.500 effectifs de forces de sécurité qui sont déployés en Nouvelle-Calédonie, où vivent environ 270.000 personnes.
De nombreux bâtiments ont été brûlés, certains magasins ont été pillés. Le haut-commissaire de la République a évalué les dégâts à plus de 1,5 milliard d’euros, pour 570 entreprises totalement ou en quasi-totalité détruites, pour une perte directe estimée à environ 6.000 emplois.