Le ministre de la Justice avait annoncé samedi dans le Journal du dimanche la création d’un quartier de haute sécurité de 60 places dans la future prison de Saint-Laurent-du-Maroni. Il a provoqué incompréhension et colère chez les élus de Guyane, certains y voyant « un retour du bagne ».
Selon plusieurs sources contactées par l’AFP, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron s’est aussi agacé mercredi lors d’un Conseil de défense d' »une proposition de prison de haute sécurité sortie de nulle part ».
« Il me semble important de revenir à la réalité de ce projet », écrit Gérald Darmanin à Gabriel Serville, et dont l’AFP a obtenu une copie.
Le ministre précise dans cette lettre que le futur établissement pénitentiaire « répond à un besoin local impérieux ». Plus question comme cela avait été dit au JDD d’enfermer dans le futur « quartier de lutte contre la criminalité organisée » des détenus radicalisés condamnés pour des attentats jihadistes. Ce quartier est « destiné à isoler totalement les narcotrafiquants des réseaux qui sévissent en Guyane et aux Antilles », ajoute le garde des Sceaux.
Gérald Darmanin souligne également que la future prison de 500 places « intégrera l’ensemble des régimes de détention nécessaires (maison d’arrêt, centre de détention, quartiers pour femmes et mineurs) ».
La seule prison de Guyane, le centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly, accueille 983 détenus sur une capacité théorique de 614 places. « La surpopulation carcérale est un fléau », reconnait M. Darmanin dans sa lettre.
La prison à Saint-Laurent-du-Maroni est un projet ancien en Guyane dont l’ouverture était initialement prévue en 2026. Présenté comme étant situé « au coeur de la jungle amazonienne », le site retenu se situe en réalité à quelques kilomètres de Saint-Laurent, deuxième ville de Guyane avec plus de 50.000 habitants.