Dans une lettre adressée aux directeurs des services Environnement et Pêche de l’exécutif européen, 25 ONG, dont France Nature Environnement, ClientEarth ou Seas at Risk appellent à ouvrir des procédures d’infraction contre 15 pays membres.
« Le dauphin commun est une espèce protégée par la loi et l’Etat s’était engagé à réduire significativement les échouages sur les côtes françaises. Pourtant, la situation empire! Cet hiver, 1.200 dauphins ont été retrouvés échoués sur la côte Atlantique, un record sur la période », a dénoncé Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, qui déplore dans un communiqué « l’absence de réaction du gouvernement français ».
Les ONG demandent à la Commission, garante de l’application de la législation européenne, d’ouvrir des procédures d’infraction contre la France, mais aussi la Belgique, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, l’Allemagne, l’Irlande, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, l’Espagne, la Suède et le Royaume-Uni, pour avoir manqué au respect de la directive sur la conservation des habitats naturels.
Un bilan de l’observatoire français spécialisé Pelagis fin avril indiquait que sur les 1.200 cétacés échoués sur le littoral atlantique au cours de l’hiver, environ 85% des carcasses portaient des traces de capture accidentelle.
Les ONG demandent également que la Commission impose de fermer les pêcheries « à risque » lors du prochain hiver, de début décembre à fin mars 2020, en particulier pour la pêche au filet maillant calé et la pêche au chalut pélagique.
« Selon la directive Habitats, ces pays ont une obligation d’assurer une protection stricte pour les cétacés, que les activités de pêche n’aient pas d’impact important sur leurs populations, et d’assurer et minimiser les captures accidentelles », souligne Tatiana Lujan, avocate chez ClientEarth.
Les ONG s’inquiètent également de l’état de la population des marsouins dans la mer Baltique, espèce en grand danger. Les experts en ont répertorié moins de 250.
Elles demandent ainsi à la Commission de prendre des « mesures d’urgence » en mer Baltique, dont la fermeture des pêcheries situées dans les aires marines protégées.