« Réduire le capitaine Paul Watson au silence, c’est envoyer un message de menace très clair à tous les mouvements de résistance écologiste qui luttent péniblement pour sauver ce qu’il nous reste de biodiversité », estiment les signataires.
Ils demandent que « la France, terre d’accueil historique tournée vers l’Océan et pays des Droits de l’Homme, s’engage à donner l’asile politique au capitaine Paul Watson, l’un des plus grands écologistes de notre époque ».
Le texte, transmis à l’AFP à la veille de la conférence environnementale, est signé par les responsables de plusieurs ONG y participant et des personnalités : Leila Aichi et Chantal Jouanno, sénatrices, Corinne Lepage, José Bové et Daniel Cohn-Bendit, députés européens, Yann Arthus-Bertrand (Goodplanet), Isabelle Autissier (WWF), Allain Bougrain-Dubourg (Ligue de protection des oiseaux, LPO), Nicolas Hulot (Fondation Nicolas Hulot), Jean-François Julliard (Greenpeace), Martine Laplante (Les Amis de la Terre), Franck Laval (Ecologie sans Frontière).
Il est désormais ouvert à signature, a indiqué Franck Laval à l’AFP.
La tribune rappelle les tribulations de Paul Watson, actuellement « en fuite », alors que le Costa Rica a demandé son extradition pour avoir empêché en 2002 une opération de pêche illégale aux ailerons de requins, conduite par des Costaricains dans des eaux guatémaltèques.
« Lors de cette opération, Paul Watson n’a blessé personne et n’a endommagé aucun matériel. Il est néanmoins poursuivi par le Costa Rica, dix ans après les faits, pour +mise en danger de la vie d’autrui+, alors même que deux juges costaricains successifs avaient déjà prononcé un non-lieu à l’époque des faits », rappelle le texte.
Paul Watson « s’est surtout attiré les foudres du Japon pour ses interventions répétées depuis huit ans contre la chasse baleinière japonaise (…) dans le sanctuaire baleinier de l’Antarctique », écrivent les auteurs de la tribune. Un mandat d’arrêt a été délivré également par le Japon, visant des infractions « imaginaires » lors d’une campagne dans l’Antarctique, indiquent-ils.
Paul Watson, âgé de 61 ans, a fondé Sea Shepherd (« Berger de la Mer ») en 1977, après son départ de Greenpeace. Arrêté à l’aéroport de Francfort le 13 mai, il avait été assigné à résidence. Il s’est enfui le 22 juillet en sachant qu’il allait être extradé.
Interpol, relayant le mandat d’arrêt du Costa Rica, a demandé son arrestation.