Selon ces images prises par la société de satellite américaine Maxar Technologies le mois dernier et transmises à l’AFP dimanche, ces structures grandeur nature, dont au moins une en forme de porte-avion et une autre épousant les contours d’un destroyer, ont été repérées dans le désert de Taklamakan dans la région du Xinjiang dans l’ouest de la Chine.
L’une d’elle était montée sur rails, et si certaines semblaient être en deux dimensions, d’autre apparaissaient comme plus sophistiquées, selon l’institut naval des Etats-Unis (USNI).
« L’analyse de l’historique des images satellite montre que la structure en forme de porte-avion a été la première construite entre mars et avril 2019 », précise l’institut dans un rapport.
« Elle a subi de nombreuses reconstructions et été en partie démantelée en décembre 2019. Le site a repris vie fin septembre de cette année et la structure était substantiellement complète début octobre », toujours selon ce rapport qui cite l’entreprise de renseignements AllSource Analysis pour qui la zone a servi par le passé à tester des missiles balistiques.
Interrogé sur ces images, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Wang Wenbin a répondu lundi qu’il n’était « pas au courant de la situation ».
Selon un rapport du Pentagone sur l’armée chinoise publié la semaine dernière, Pékin travaille actuellement à un important effort de modernisation de son armement, avec des armes capables de neutraliser les navires de guerre américains en cas de conflit régional.
Le Pentagone cite le missile DF-21D d’une portée supérieure à 1.500 kilomètres, « capable de mener des frappes longue distance de précision contre des vaisseaux, y compris des porte-avions navigant dans l’ouest du Pacifique, depuis la Chine continentale ».
L’armée chinoise a déployé ces missiles durant des exercices, « un message sans ambiguïté envoyé aux opinions mondiale et régionale », selon l’amiral américain Philip Davidson.
En mars devant le Sénat américain, l’amiral avait souligné combien, selon lui, l’usage de ces missiles lors d’exercices militaires démontrait la volonté de l’armée chinoise de contrer toute intervention d’une force tierce en cas de crise régionale.
La marine américaine mène régulièrement des opérations en mer de Chine méridionale et autour de Taïwan, ce qui irrite Pékin qui revendique la souveraineté sur l’île.