Deux Bulgares inculpés pour un piratage massif de données fiscales

Le parquet spécialisé dans la lutte contre la criminalité organisée a estimé que ce piratage révélé mi-juillet relève du « crime contre la République » et qu’il s’agit d’un « cybercrime perpétré pour semer confusion et effarement dans la population », selon un communiqué.

Les procureurs ont retenu la qualification de « terrorisme », passible dans ce cas de 5 à 15 ans de prison, contre les deux suspects travaillant dans la même entreprise informatique, une PME installée à Sofia.

Le premier est un informaticien de 20 ans qui était en charge de tester et d’améliorer la sécurité de systèmes informatiques. Le second est le directeur commercial de la société, considéré, selon le parquet, comme « l’instigateur » du piratage.

Le piratage avait été mis au jour lorsque plusieurs médias bulgares avaient reçu le 16 juillet depuis une adresse e-mail russe quelque 11 gigabytes de données fiscales.

Au total, 5,1 millions de personnes physiques et morales, dont près d’un million sont aujourd’hui décédées, se seraient vu soutirer leurs données dans un pays dont la population totale est de sept millions d’habitants.

Les enquêteurs soupçonnent également le propriétaire de l’entreprise, en fuite, d’avoir été impliqué dans l’opération. Un mandat d’arrêt européen devrait être lancé à son encontre.

Le procureur général adjoint Ivan Guechev a avancé « un mobile politique » à ce piratage de données fiscales, car le jeune informaticien avait créé des dossiers sur le Premier ministre Boïko Borissov, le procureur général Sotir Tsatsarov et le député influent Delyan Peevski, propriétaire de médias.

Le message électronique adressé aux médias s’accompagnait de remarques désobligeantes à l’adresse du gouvernement dont il qualifiait la cybersécurité de « parodie ».

Depuis la mise au jour de cette fraude massive, des experts bulgares en sécurité informatique s’alarment que les données piratées puissent être exploitées à des fins criminelles. Le fisc bulgare a assuré que le risque était très limité. Les banques et les notaires ont été incités à la vigilance vis à vis des risques de fraude bancaire ou immobilière.

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