« Deux Japonais ont débarqué sur Uotsurijima vers 09H30 » locale mardi (00H30 GMT), a expliqué Osamu Fujimura à la presse. « Les garde-côtes ont dit qu’ils avaient déjà quitté l’île », a-t-il ajouté.
Appelées Senkaku par le Japon et Diaoyu par la Chine, ces îles de mer de Chine orientale contrôlées par le Japon sont au coeur de la nette dégradation actuelle des relations entre les deux pays.
Depuis plusieurs semaines, les deux pays se sont livrés à des démonstrations intransigeantes, en organisant ou encourageant des « expéditions » navales autour de l’archipel, situé à environ 200 km à l’est des côtes de Taïwan, qui d’ailleurs le revendique également, et à 400 km à l’ouest de l’île d’Okinawa (sud du Japon).
C’est le rachat de plusieurs de ces îles mardi 11 septembre par le gouvernement japonais à leur propriétaire privé nippon qui a mis le feu aux poudres. Immédiatement Pékin a décidé d’envoyer une flottille de navires officiels pour marquer son territoire, et assurer que la Chine ne cèderait « jamais un centimètre carré », selon l’expression de son Premier ministre, Wen Jiabao.
Pour Tokyo c’est un fait grave et « sans précédent ».
La décision des autorités nippones a également déclenché une série de manifestations antijaponaises, parfois violentes, qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes à travers la Chine.
Dimanche le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a appelé la Chine à assurer la sécurité de ses ressortissants et de ses intérêts économiques.
« Cette situation est une grande déception et nous protestons » auprès des autorités chinoises, a déclaré M. Noda sur la chaîne Fuji Television.
« Nous voulons que (la Chine) réexamine la situation pour faire en sorte qu’au moins les ressortissants et les entreprises japonais ne courent aucun danger », a-t-il dit.
L’affaire des Senkaku/Diaoyu est un vieux différend territorial entre les deux pays, mais a gagné en intensité ces dernières semaines, provoquant un plus bas dans les relations sino-japonaises.
En août, des militants pro-Pékin avaient débarqué sur l’une des îles disputées, Uotsurijima, avant d’être rapidement arrêtés par les autorités nippones puis expulsés.
Quelques jours après, une dizaine de nationalistes japonais avaient à leur tour hissé le drapeau nippon sur la même île pour réaffirmer son appartenance au Japon.
Cela avait déjà déclenché des manifestations antijaponaises de milliers de personnes dans plus de 20 villes de Chine. Des commerces japonais, des restaurants et des véhicules avaient été pris pour cibles dans certaines villes.
Des inconnus avaient même arraché le fanion japonais sur la voiture de l’ambassadeur en poste à Pékin.
C’est dans ce contexte tendu que les trois principaux constructeurs automobiles japonais, Toyota, Nissan et Honda, ont annoncé à l’AFP avoir suspendu mardi la totalité ou une partie de leur production en Chine, où sont prévues de nouvelles manifestations antijaponaises.