Kamrul Hasan, secrétaire de l’agence de gestion des catastrophes du Bangladesh, a rapporté à l’AFP un bilan de deux morts depuis que Remal a touché terre dimanche.
Au moins 800.000 Bangladais ont fui la côte du pays tandis que plus de 150.000 personnes en Inde se sont retranchées loin de la mer, quittant la région forestière des Sundarbans où le Gange, le Brahmapoutre et le Meghna se jettent dans le Golfe du Bengale, selon les autorités.
Les vents les plus rapides ont été mesurés à 111 km/h, a indiqué à l’AFP un haut responsable du service de météorologie bangladais, Muhammad Abul Kalam Mallik.
Ce « puissant cyclone va continuer de frapper la côte du Bangladesh jusqu’à 10H00 (04H00 GMT) », a-t-il ajouté.
« Le cyclone a provoqué des pluies diluviennes dans de nombreuses régions du Bangladesh. Après de nouvelles pluies », Remal « va s’affaiblir et se transformer en tempête », a-t-il souligné.
Les cyclones ont tué des centaines de milliers de personnes au Bangladesh ces dernières décennies et leur nombre frappant sa côte basse et densément peuplée a fortement augmenté, passant d’un à trois par an, en raison du changement climatique.
La plupart des zones côtières du Bangladesh se situent à un ou deux mètres au-dessus du niveau de la mer.
Les autorités du Bangladesh ont élevé à son maximum le niveau d’alerte cyclonique, avertissant les pêcheurs de ne pas aller en mer et déclenchant un ordre d’évacuation pour ceux qui se trouvent dans les zones vulnérables.
M. Hasan a affirmé à l’AFP que des « berges ont été percées ou submergées à plusieurs endroits, inondant certaines zones côtières ».
– « Bouclier naturel » –
Dans l’Etat indien du Bengale Occidental (est), « le cyclone a emporté le toit de centaines de maisons » et aussi « déraciné des milliers d’arbres de la mangrove et de poteaux électriques », a détaillé à l’AFP le ministre en chef de l’Etat, Bankim Chandra Hazra.
« Les ondes de tempête et la montée des eaux ont percé de nombreuses digues », a lui aussi relaté le ministre en chef. « Certains villages insulaires sont inondés », a-t-il poursuivi.
Selon Muhammad Abul Kalam Mallik, la mangrove de la région des Sundarbans a contribué à absorber le pire du cyclone.
« Comme par le passé, les Sundarbans ont agi comme un bouclier naturel », a-t-il expliqué.
Alors que les scientifiques affirment que le changement climatique alimente davantage de tempêtes, de meilleures prévisions et une planification d’évacuation plus efficace ont considérablement réduit le nombre de morts.
Lors du cyclone du Grand Bhola en novembre 1970, on estime qu’un demi-million de personnes sont mortes, pour la plupart noyées par la tempête.
En mai 2023, le cyclone Mocha avait entraîné la plus puissante tempête à frapper le Bangladesh depuis le cyclone Sidr en novembre 2007. Sidr avait tué plus de 3.000 personnes et causé des milliards de dollars de dégâts.