« Le gouvernement brésilien suit avec inquiétude les derniers développements du différend sur la région de l’Essequibo », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Il « estime que les démonstrations militaires de soutien à l’une ou l’autre des parties doivent être évitées afin que le processus de dialogue en cours puisse donner des résultats ».
Plus de 5.600 soldats vénézuéliens participent depuis jeudi à des exercices militaires ordonnés par le président Nicolas Maduro à la frontière avec le Guyana, « en réponse à la provocation » de l’envoi dans les eaux de l’ex-colonie britannique d’un patrouilleur de la Royal Navy.
Londres a dénoncé « les actions entreprises par le Venezuela contre le Guyana » qui « sont injustifiées et devraient cesser »: « nous travaillons avec nos partenaires dans la région pour éviter une escalade et continuons à suivre la situation de près », a déclaré un porte-parole du gouvernement britannique dans la nuit de jeudi à vendredi.
L’arrivée prévue vendredi du HMS Trent dans le cadre « d’exercices de routine planifiés depuis longtemps », selon Georgetown, a ravivé les tensions entre les deux pays sur l’Essequibo, région du Guyana riche en minerais et pétrole, revendiquée par le Venezuela.
« La frontière entre les deux pays a été réglée en 1899 par arbitrage international et nous continuons à soutenir l’intégrité territoriale du Guyana, un allié régional important et un partenaire du Commonwealth », organisation composée surtout d’anciennes colonies britanniques, a souligné Londres.
Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol. Une procédure de règlement est en cours devant la Cour internationale de justice (CIJ) mais le Venezuela ne reconnaît pas la plus haute juridiction de l’ONU.
Jouant un rôle de médiation, le président brésilien Lula a permis une rencontre entre les présidents des deux pays le 14 décembre, à l’issue de laquelle le Guyana et le Venezuela se sont engagés à traiter la question de manière pacifique.
La diplomatie brésilienne a rappelé vendredi leur engagement « à ne pas utiliser la force ou menacer d’utiliser la force, à respecter le droit international » et à « coopérer pour éviter les incidents sur le terrain et les mesures unilatérales qui pourraient conduire à une escalade de la situation ».