Libération (gauche) ou le Figaro (droite) en France, Le Soir en Belgique regrettent à l’unisson un « naufrage européen » dans l’incapacité du Vieux continent à répondre à l’afflux de réfugiés risquant leur vie en Méditerranée pour rejoindre ses rivages.
« A moins de considérer que nos valeurs humanitaires sont des idées mortes, l’indifférence n’est pas une option (…) Combien faudra-t-il repêcher de cadavres pour qu’enfin cette tragédie humanitaire soit considérée comme une urgence historique absolue? », interpelle le quotidien populaire français Le Parisien.
« Les morts doivent cesser », renchérit le tabloid Kronen-Zeitung, premier quotidien d’Autriche, dénonçant une « infâmie pour l’UE et sa politique d’asile cynique et même macabre ».
« Maintenant, l’Europe doit agir », estime à Stockholm le Svenska Dagbladet, jugeant « déprimant que l’UE ne puisse pas gérer la crise des migrants et laisse la Méditerrannée se transformer en un affreux cimetière ».
« L’Europe court le risque de nombreux autres morts à ses portes si elle ne fait de cette tragédie continue une priorité numéro un », avertit le quotidien britannique The Independent.
Le Daily Telegraph juge « injuste de laisser les pays d’Europe du sud porter le fardeau des arrivées, en particulier quand les migrants sont invariablement attirés vers les régions plus prospères du nord » du continent.
« Les gouvernements européens doivent sortir de leur léthargie coupable », écrit à Paris Libération, plaidant pour « une Europe protectrice, pas une Europe forteresse, paralysée par une politique économique d’austérité et la montée des populismes ». « En montrant la voie d’un règlement international de ce problème majeur, l’Europe peut se grandir politiquement », estime-t-il.
Le Süddeutsche Zeitung (SZ) en Allemagne et le Figaro en France pointent la responsabilité du chaos en Libye, point de départ de milliers de migrants fuyant les crises au Moyen-Orient et en Afrique, dans la multiplication des drames en Méditerranée.
« Depuis l’effondrement de l’Etat libyen, l’UE n’a aucune possibilité de mettre fin aux agissements des passeurs », souligne le SZ.
« Faute d’interlocuteur étatique à Tripoli, les Européens doivent obtenir un mandat de l’Onu pour aller faire la police devant les côtes lybiennes (…) Cette priorité accomplie, il sera temps de revoir les règles d’asile et de libre circulation dans l’UE, afin d’appporter une réponse humaine et politique aux défis de l’immigration », estime Le Figaro.