« La mer, c’est une énergie. C’est surtout du retard, un retard qui (…) fait un peu désordre, un retard que nous essayons de rattraper, avec des résultats mitigés (…) Et je crains que si nous voulons rattraper ce retard, il ne nous faille souquer très ferme », a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe lors des Assises de la mer organisées mardi et mercredi au Havre.
Le gouvernement entend « lancer » en 2018 « les études préalables en vue de l’engagement des futurs appels d’offres dans l’éolien flottant en Bretagne et en Méditerranée » et « les études environnementales sur le projet de parc éolien posé au large d’Oléron ».
Et le Premier ministre a demandé au ministre de la Transition énergétique Nicolas Hulot « un travail de simplification radicale des procédures » pour créer des EMR.
Interrogé par l’AFP, en marge des Assises, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) Jean-Louis Bal a jugé « assez décevant » ce discours. « Il n’y a pas un mot sur l’hydrolien (qui utilise la force des marées pour produire de l’énergie ndlr). Il a annoncé des choses qu’on savait déjà. On n’a pas de calendrier », a-t-il souligné, espérant des annonces plus concrètes de Nicolas Hulot, qui doit clôturer mercredi les assises. Certains acteurs clés de la filière sont « très inquiets », a affirmé M. Bal.
Interrogée par l’AFP, la direction de la communication de Naval Group, un des acteurs majeurs de la filière hydrolienne, une technique qui doit toutefois encore faire ses preuves, a fait savoir que son pdg Hervé Guillou, présent aux Assises, ne souhaitait pas commenter le discours du Premier ministre.
Mi-novembre la « filière française des énergies renouvelables », le SER, EVOLEN (un réseau de près de 250 sociétés dont l’expertise couvre toutes les énergies), le GICAN (Groupement des industries de construction et activités navales) avaient dans un communiqué commun réclamé « le lancement dès à présent des appels d’offres annoncés, notamment au large d’Oléron » et un appel d’offre pour des fermes hydroliennes commerciales.
En mars 2017 la ministre de l’Energie Ségolène Royal avait déjà annoncé le lancement d’un « dialogue concurrentiel » en amont d’un appel d’offres pour un parc au large de l’île d’Oléron (Charente-Maritime).
Et quelques mois plus tôt, elle avait annoncé que des « simplifications administratives » seraient mises en oeuvre pour faciliter la concrétisation de projet d’EMR.