Le général a exhorté le Sénat à relancer le processus de nomination, enrayé depuis des mois par élu, Tommy Tuberville, qui proteste contre l’aide apportée par l’armée aux militaires qui souhaitent avorter.
Le Pentagone refuse de revenir sur cette politique. Conséquence de ce bras de fer: l’armée de Terre, l’US Navy et les Marines sont actuellement dirigés par des chefs intérimaires, et d’autres postes de premier plan n’ont pas pu être pourvus.
« Il est très plausible qu’un adversaire puisse faire une analyse erronée des Etats-Unis » et penser que le pays est « dans une situation de division interne, d’instabilité, de confusion et de friction au plus haut niveau de son armée », a estimé Mark Milley lors d’une interview à bord d’un avion militaire américain.
Les pays ennemis pourraient « penser que vous êtes plus faible, et cela pourrait les encourager à saisir des opportunités, ce qu’ils n’auraient pas fait sinon », a ajouté le général.
En juin 2022, la Cour suprême a balayé la protection constitutionnelle du droit à l’avortement, permettant aux Etats de l’interdire ou le restreindre, ce qu’une vingtaine ont fait.
En réaction, le Pentagone a mis en place une aide financière aux militaires devant voyager pour avorter et facilite la prise de congés administratifs.
Le blocage concerne plus de 300 nominations. Mais, pour Mark Milley, les conséquences vont bien au-delà.
« Entre 20 à 30% des organisations de l’armée sont probablement touchées, d’une façon ou d’une autre, par le manque de visibilité et de certitude dans les remplacements des chefs », ce qui crée « un certain niveau d’instabilité et d’incertitude dans la direction », a-t-il estimé.