Cette aide publique à l’investissement, dans le cadre d’un projet d’un coût total estimé à 800 millions d’euros (650 millions de travaux, 150 de frais divers), est « conforme aux règles de l’Union en matière d’aides d’Etat », a justifié la Commission dans un communiqué.
Le projet, baptisé « Calais port 2015 », doit notamment permettre à l’horizon 2018 de construire dans le port de Calais une nouvelle digue de 3 km, un bassin de 90 hectares, 44 ha de nouveaux terre-pleins gagnés sur la mer et des infrastructures intermodales rail-route-mer. Il prévoit également une remise à niveau des équipements de la filière halieutique du port voisin de Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche en France.
Aux yeux de Bruxelles, « l’investissement permettra une meilleure exploitation des services de transport maritime transmanche ».
« La Commission a constaté que le financement public était limité au minimum nécessaire pour rendre l’investissement possible », ajoute le communiqué.
« En outre, les distorsions de concurrence seront limitées compte tenu des prévisions de croissance du trafic ainsi que de la présence d’autres ports et d’Eurotunnel qui continueront à exercer une réelle pression concurrentielle sur le Port de Calais », est-il souligné.
Le groupe Eurotunnel, qui exploite le tunnel sous la Manche, a engagé un recours devant la justice administrative en France contre ce projet de modernisation des ports de Calais et Boulogne, au grand dam du consortium en charge de le porter, composé de la chambre de commerce locale, du groupe Caisse des dépôts –bras financier de l’Etat français– et du fonds d’investissement privé Méridian.
Toutefois ce recours ne devrait pas empêcher le démarrage des travaux prévu cet été, a indiqué jeudi à l’AFP Wulfran Despicht, vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais en charge de la mer.