Cet ancien chef du service logistique et moyens généraux a en revanche été relaxé des faits de « détournement de fonds publics » par le tribunal correctionnel de Marseille qui a estimé qu’il n’a pas été démontré que les fonds versés ont servi à autre chose que les travaux de peinture.
Trois ex-dirigeants du port autonome, le premier de France en tonnage, étaient poursuivis eux pour « négligence ayant permis un détournement de fonds publics », mais ils ont été relaxés.
L’enquête avait révélé que le marché public conclu avec une entreprise de peinture marseillaise, limité à environ trois mois (entre le 4 octobre 2005 et le 31 décembre 2005) et à 20.000 euros, s’était finalement étendu jusqu’à 2007 et avait donné lieu à un règlement de 871.000 euros.
La procureure qui avait pointé à l’audience le 15 septembre une « gestion des marchés publics faite avec une légèreté déconcertante, dans un total bricolage », avait requis deux ans de prison avec sursis et une amende de 100.000 euros contre le chef du service logistique, signataire des bons de commande litigieux.
Le ministère public avait également requis une peine de quatre mois de prison avec sursis et 8.000 euros d’amendes contre Guy Janin, 73 ans, directeur général du port de 2005 à 2008, qui avait lui-même alerté la Cour des comptes sur cette affaire et porté plainte, il y a 12 ans.
Une peine de six mois de prison avec sursis et une amende de 10.000 euros avaient également été réclamées contre les deux anciens directeurs des services généraux jugés eux aussi pour négligence. Des réquisitions que n’a donc pas suivies le tribunal.
A plusieurs reprises, le président du tribunal s’était étonné que « les marchés publics n’intéressent personne au port autonome »: « Tout le monde fait à peu près n’importe quoi, c’est ce qui ressort des dépositions », avait-il relevé.
Les quatre hommes avaient déjà été sanctionnés par des amendes allant de 500 à 2.000 euros par la cour de discipline budgétaire et financière, une juridiction spécialisée dans la répression des atteintes financières commises par des gestionnaires publics.