« Les recherches militaires sont terminées », a assuré à l’AFP le capitaine de corvette Lionel Delort, porte-parole de la préfecture. « On a remonté une quantité très substantielle de débris », a-t-il ajouté, précisant cependant qu’il « rest(ait) encore probablement quelques débris dans la vase ».
Dans un arrêté qui a pris effet à 08H00 ce mardi, la préfecture maritime met fin à un précédent texte réglementant le mouillage, la pêche et la plongée sous-marine dans le cadre des recherches entreprises pour retrouver des débris dans la baie d’Audierne.
L’engin, tiré depuis un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE), avait explosé en plein vol le 5 mai à quelque 25 km des côtes finistériennes. Il était dépourvu de sa charge nucléaire. L’incident, classé « secret défense », fait l’objet d’une enquête de la Marine nationale et de la Direction générale de l’Armement (DGA).
Le missile balistique mesurait 12 mètres et avait un poids maximal de 56 tonnes.
Dans une première phase de recherches, des moyens lourds ont été déployés (chasseurs de mines, robots sous-marins…); puis, au cours des quinze derniers jours, plus d’une vingtaine de chalutiers ont été affrétés pour tenter de retrouver des débris de taille plus réduite.
« Les pécheurs ont remonté des choses, ça a été très utile », a assuré Lionel Delort.
Les pêcheurs finistériens avaient été pénalisés par la fermeture d’une vaste zone de pêche. Ils recevront une prime au cas où ils remonteraient encore dans leurs filets des débris.
Avant l’échec du 5 mai, cinq tirs de M51 avaient réussi. Deux autres tirs sont programmés en 2015 et 2018.
Le Livre blanc publié fin avril confirme la force de dissuasion nucléaire comme l’un des piliers de la défense française. Sa composante maritime est considérée comme la plus fiable, un SNLE étant maintenu en permanence en mer. La destruction du missile, d’un coût de 120 millions d’euros, survient également au moment où la Défense est soumise à de strictes contraintes budgétaires.