« Il s’agit d’évaluer les capacités d’adaptation des ressources génétiques forestières aux conséquences du changement climatique », alors que la France dispose d’une « exceptionnelle diversité » dans ses forêts, indique le ministère de l’Agriculture et de la Forêt dans un communiqué.
La liste, la première du genre, compte par exemple 1.700 espèces d’arbres pour la seule Guyane, 310 en Nouvelle-Calédonie, 121 en Guadeloupe et Martinique, 137 en métropole.
L’objectif est de « connaître les espèces présentes et de les suivre dans la durée, de s’assurer de leur bon état de conservation. Avec comme grande question: vont-elles pouvoir s’adapter au changement climatique? », résume pour l’AFP un expert du ministère.
Les zones tropicales des territoires d’outre-mer comptent jusqu’à 200 espèces différentes par hectare, selon l’expert.
« Régulièrement, de nouvelles espèces sont découvertes, en particulier en Guyane. L’infinie variété des contextes, souvent en conditions insulaires, leur confère une rareté remarquable au niveau mondial », avec de nombreuses espèces endémiques, souligne le communiqué.
En Guyane, si le changement climatique provoque « une baisse des pluies, les écosystèmes vont changer. Il faut donc évaluer les espèces qui risquent de disparaître et celles qui pourraient s’adapter », alors que 300 espèces pourraient encore être découvertes dans ce département, explique-t-on au ministère.
Dans les îles, les espèces d’arbres auront du mal à migrer pour s’adapter au changement, à cause des surfaces réduites, il y a donc « urgence à faire un inventaire » pour pouvoir les protéger, souligne la même source.
En métropole, où toutes les espèces étaient déjà connues, l’inventaire s’est focalisé sur la biodiversité à l’intérieur des espèces.
Utilisé dans le cadre du Plan national d’adaptation au changement climatique, l’inventaire permettra par exemple d’attirer l’attention des sylviculteurs sur les espèces les plus sensibles au stress hydrique, selon l’expert du ministère.
La liste française, mise en ligne sur le site du ministère, contribue au projet de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation) de dresser un inventaire mondial des ressources génétiques forestières, précise le communiqué.