Premier long métrage du cinéaste brésilien Joe Penna, présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes, « Arctic » raconte l’histoire d’Overgard, un homme dont on sait peu de choses et qui, après le crash de son avion en Arctique, se retrouve seul au milieu d’une immense étendue de neige et de glace où les températures peuvent descendre jusqu’à -70°C.
Habitant dans la carcasse de son avion, il pêche pour se nourrir en attendant d’hypothétiques secours. Mais alors que la perspective d’une aide s’éloigne, il doit se poser la question de braver le danger pour essayer de rejoindre par ses propres moyens la vie humaine.
Nouveau rôle presque sans dialogues pour l’acteur de 53 ans, après « Le Guerrier silencieux » de Nicolas Winding Refn ou « Michael Kohlhaas » d’Arnaud des Pallières, « Arctic » suit au plus près le corps et le visage de Mads Mikkelsen face aux éléments.
« Beaucoup de mes films deviennent des défis », reconnaît le comédien, qui n’a pas peur des partitions radicales et physiques, et a dû ici affronter des températures pouvant aller jusqu’à -20°C, des vents glaciaux, des tempêtes de neige et des conditions météo très changeantes lors du tournage en Islande.
Mais, ajoute-t-il, « ce qui est important pour un film, ne n’est pas le défi, c’est l’histoire. Et après seulement, ça devient un défi ».
« L’environnement était à la fois notre plus gros obstacle et notre meilleur ami. Il nous donnait ce que nous voulions, mais nous devions garder le contrôle », dit-il.
Sur ce film, le tournage « devenait de plus en plus dur chaque jour », raconte l’acteur de « Rogue One: A Star Wars Story » et la série « Hannibal ». « Il y avait du maquillage, mais pas tant que ça », ajoute Mads Mikkelsen, qui apparaît à l’écran le visage rouge, buriné par le vent, et dit avoir perdu plusieurs kilos en travaillant parfois quatorze heures par jour dans ces conditions extrêmes.
« En fait, nous avons enduré tout ce qu’il endure », résume le comédien, qui explique ne s’être pas trop mis en conditions avant le tournage pour « ne pas être plus préparé que son personnage », qui se parle à lui-même pour ne pas sombrer. « Devenir de plus en plus faible chaque jour, et devoir faire des choses de plus en plus folles était vraiment une étrange combinaison. »