« Le Premier ministre a décidé la mise à disposition de la marine d’un deuxième navire des douanes. Il a aussi décidé un renforcement des effectifs en hommes pour la police des pêches et de sensibiliser tous les services de l’Etat à la question de la sécurité », a déclaré au cours d’une conférence presse le sénateur Georges Patient.
M. Patient et son collègue Jean-Etienne Antoinette ainsi que les députés Chantal Berthelot et Gabriel Serville avaient rencontré la veille M. Ayrault pour évoquer notamment la sécurité en Guyane.
Le Premier ministre a aussi décidé d’augmenter l’arsenal juridique contre les auteurs des agressions. Il a aussi annoncé davantage de coopération avec le Brésil et le Surinam voisins, « les agressions étant le fait de pêcheurs venant de ces pays », a poursuivi M. Patient.
M. Antoinette a plaidé de son côté que le prochain Livre blanc de la défense, annoncé pour la fin de l’année, tienne compte de la zone Antilles-Guyane, ce qui n’était pas le fait du Livre blanc 2008.
Rappelant l’activité des orpailleurs clandestins en forêt, Mme Berthelot a jugé pour sa part que « nous sommes confrontés à un problème de souveraineté nationale ». « La sécurité nationale n’est plus assurée », a-t-elle dit, ni en ville, ni en forêt, ni sur les côtes, ni en mer. « C’est l’héritage du gouvernement précédent qui n’a pas pris les mesures suffisantes quand c’était nécessaire », a-t-elle accusé.
Selon les parlementaires, le pillage des ressources halieutiques de la Guyane, qui date de 2010, s’accompagne depuis plusieurs semaines d’actes de violence et de vols de matériel.
Depuis le 18 juillet, un dispositif renforcé de lutte contre la pêche illégale a été mis en place avec le patrouilleur de la Marine nationale La Gracieuse et une vedette de la gendarmerie maritime, sur la côte est de la Guyane, à proximité du Brésil.
Le 20 juillet, les syndicats des Pêcheurs et armateurs de la pêche artisanale au poisson (PAPAP) et le Comité Régionale des pêches maritimes et des élevages marins Guyane (CRPMEM) avaient bloqué l’accès de la direction des affaires maritimes, exigeant de l’État « la mise en place immédiate et durable de moyens (…) afin d’assurer la protection et la sécurité de (leurs) équipages et d’éradiquer le pillage ».
La flotte de la pêche côtière artisanale de Guyane comprend une centaine de navires qui ont produit 2.800 tonnes de poissons en 2010.
Régulièrement, des navires ou « tapouilles » en provenance du Suriname et du Brésil viennent pêcher illégalement dans les eaux poissonneuses de Guyane. En 2011, 20 navires illégaux, 48 km de filets et 24 tonnes de poissons ont été interceptés dans les eaux guyanaises.