« Nous devons maintenant à notre tour, la France, l’Europe, rendre au sud ce qu’il a été capable d’apporter à l’été 1944 », a lancé le chef de l’Etat français dans un discours prononcé sur le pont d’envol du porte-avions nucléaire, croisant au large de Toulon.
Evoquant l’opération militaire Serval, lancée par la France au Mali en janvier 2013 mais aussi les crises de Gaza, de Libye et de Syrie ou la livraison d’armes par la France aux combattant kurdes en Irak, le chef de l’Etat a insisté sur ce devoir de « solidarité » face à « l’ennemi » de toujours « que nous devons terrasser: le fanatisme, l’intolérance, le racisme et la barbarie ».
« C’est du Sud, oui du sud, que l’Europe doit son salut et elle ne doit jamais l’oublier », a-t-il insisté face à une centaine de vétérans du débarquement de Provence parmi lesquels quelques anciens combattants de « l’Armée d’Afrique », Algériens, Marocains ou Tunisiens, et une quinzaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains pour la plupart.
François Hollande a longuement évoqué cette « armée mélangée, composite, cosmopolite, qui rassemblait à la fois ceux de Brest et ceux de Bamako, ceux de Londres et ceux de Dakar, ceux d’Alger et ceux de Fort-de-France ».
« Tels sont dans leur diversité, les libérateurs du mois d’août 1944 » qui ne « formèrent qu’une seule armée, l’armée de la liberté, et ne portaient qu’un seul et même drapeau, le drapeau tricolore, celui des droits universels », a-t-il souligné.
Ces « héros de Provence » ont permis à la France de reconquérir sa souveraineté, « de s’asseoir à la table des vainqueurs, à Berlin le 8 mai 1945 » et de devenir « membre permanent des Nations unies », a rappelé le président Hollande.
« A la jeunesse d’Afrique, je veux lui dire que nous n’avons pas oublier le sacrifice des anciens et que la France sait ce qu’elle leur doit même si elle a mis du temps, trop de temps, pour en tirer toutes les conséquences en termes d’émancipation et de reconnaissance », a-t-il enchaîné.
Quant aux « jeunes Français issus de l’immigration », ils sont, selon lui, « les héritiers de cette histoire » dont « ils peuvent être légitimement fiers ».
« Hier, il s’agissait de libérer le territoire national, aujourd’hui, il s’agit de vivre ensemble dans la République », a-t-il lancé à leur adresse.