Jugés pour transport de cocaïne cachée dans une torpille

Deux des sept prévenus avaient été interpellés en avril 2013 sur le port de Rotterdam, à proximité du Laguna D, le chimiquier « lesté » de la « torpille ». Ils étaient en possession d’un matériel de plongée professionnel, des propulseurs pour se déplacer sous l’eau et deux parachutes de levage permettant la remontée à la surface d’une charge de deux cents kilos.

Un troisième homme, considéré comme l’organisateur de cette opération de récupération, Marc Armando, avait été également arrêté mais il s’est suicidé, le 3 mai 2013, dans sa cellule de la prison des Baumettes, quelques heures après sa mise en examen.

Décrochée par les douaniers hollandais, la « torpille » contenait 79 paquets de cocaïne pour un poids total de 101 kilos.

Anne Tarelli, présidente du tribunal, a souligné que cette enquête avait débuté par « une gentille partie de pêche entre amis » dans la nuit du 16 au 17 juin 2012 sur le port pétrolier de Fos-sur-Mer.

Quatre hommes avaient été contrôlés après le sauvetage de l’un d’eux, François Lackner, 48 ans, employé d’un bar de Mouans-Sartoux. En perdition dans les remous provoqués par l’accostage d’un pétrolier, le plongeur avait été repêché, à trois heures du matin, par la vedette des lamaneurs du port. Le passé judiciaire des quatre hommes présents sur le port pétrolier intriguait les policiers.

Tous avaient été condamnés dont l’un d’eux dans l’affaire du braquage de la fonderie d’or Métalor, en 2004 en Suisse, perpétré par une équipe corse. Le butin – 668 kilos d’or – n’ayant jamais été retrouvé, les enquêteurs avaient d’abord estimé que cette plongée sous les coques des navires pouvait avoir un lien avec ce butin.

Interrogé par le tribunal, François Lackner a convenu que cette « partie de pêche » était en réalité une séance de répétition générale, « un essai », voire même une tentative de récupération d’un objet sur la coque d’un bateau.

Comme Lofti Ben Gadim, un artisan carreleur de Biot (Alpes-Maritimes), François Lackner se perfectionnait à la plongée à la demande de Marc Armando, lui même bon plongeur, qui le finançait. Marc Armando a été condamné à dix-huit ans de réclusion pour avoir été le « cerveau du casse du siècle », en 1992 à la Banque de France de Toulon. Le butin de 163 millions de francs n’a jamais été récupéré.

Selon le commandant du Laguna D, à l’insu duquel l’arrimage de la  » torpille » a été effectué, l’opération se serait déroulée à Punta Camacho, un port du Venezuela.

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