« Nous avons déclaré à plusieurs reprises (…) aux parties qui sont intervenues, qu’il s’agisse des États-Unis ou de la France, que l’affaire ne les concerne pas du tout et qu’ils ne contribueront pas à résoudre un problème technique s’ils le politisent », a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, lors d’une conférence de presse à Téhéran.
Paris a exigé le 6 janvier « la libération immédiate » du pétrolier sud-coréen « Hankuk Chemi », deux jours après que les forces armées iraniennes eurent saisi ce navire en l’accusant de provoquer une pollution maritime dans le Golfe.
Condamnant « l’arraisonnement » du bateau, le Quai d’Orsay avait alors reproché à l’Iran d’alimenter « les tensions dans la région ».
À Washington, le département d’Etat avait lancé dès le 4 janvier un appel similaire, voyant dans la saisie du navire « une tentative d’extorsion (visant) la communauté internationale dans le but d’alléger la pression des sanctions » américaines contre l’Iran.
Le vice-ministre des Affaires étrangères sud-coréen Choi Jong-kun est arrivé dimanche à Téhéran pour une visite prévue de longue date.
Selon l’agence sud-coréenne Yonhap, il entend « négocier la libération rapide » du bateau et de son équipage.
Mais selon les Affaires étrangères iraniennes, l' »objet principal » de la visite de M. Choi est de « discuter de la manière d’accéder aux ressources financières de l’Iran en Corée ».
L’arraisonnement du pétrolier est survenu au moment où Téhéran presse les Sud-Coréens de débloquer des sommes de plusieurs milliards d’euros gelées en raison des sanctions américaines.
M. Choi Jong-kun s’est entretenu lundi avec le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, selon l’agence officielle Irna.
Lors de cette rencontre, le ministre iranien a déploré « des restrictions » sur des fonds iraniens qui constituent selon lui « le plus grand obstacle » aux relations bilatérales entre Téhéran et Séoul.
Il a appelé le gouvernement sud-coréen à « prendre les mesures nécessaires » pour débloquer les fonds gelés « le plus rapidement possible », selon la même source.
M. Zarif a répété que la saisie du pétrolier n’était « qu’une question technique », ajoutant que son « traitement était en cours selon les règles légales et judiciaires », et que le gouvernement n’avait « aucune possibilité » d’intervenir.
Le vice-ministre sud-coréen avait auparavant rencontré le gouverneur de la Banque centrale iranienne Abdolnasser Hemmati.
Ce dernier a jugé pour sa part « inacceptable » le blocage de fonds iraniens a Séoul, selon un communiqué publié sur le site de la Banque iranienne.