L’administration Trump « nuit au peuple iranien et cause des tensions dans la région », a dénoncé le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter.
« Des actions — pas des paroles — montreront si oui ou non il s’agit des intentions de @realDonaldTrump », a-t-il ajouté.
Il a aussi nié que l’Iran détienne des armes nucléaires, après que M. Trump eut déclaré lundi durant une visite au Japon : « Nous ne cherchons pas un changement de régime (à Téhéran), je veux que cela soit clair (…) Ce que nous voulons, c’est l’absence d’armes nucléaires. Je ne veux absolument pas nuire à l’Iran ».
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, « a affirmé depuis longtemps que nous ne cherchons pas à détenir des armes nucléaires en édictant une fatwa les interdisant », a tweeté M. Zarif.
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi le déploiement de 1.500 soldats supplémentaires au Moyen-Orient, invoquant des « menaces persistantes » contre les forces américaines émanant du « plus haut niveau » du gouvernement iranien.
« L’accroissement de la présence américaine dans notre région est très dangereux et constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales à laquelle il faut faire face », avait réagi M. Zarif après cette annonce.
Parallèlement, l’administration Trump a également informé vendredi le Congrès de nouvelles ventes d’armes à l’Arabie saoudite, grand ennemi régional de l’Iran, et aux Emirats arabes unis, en invoquant la menace iranienne pour contourner la possibilité dont disposent les parlementaires de bloquer ce type de contrat.
Les relations déjà tendues entre Washington et Téhéran se sont envenimées depuis le début du mois: l’Iran a suspendu certains de ses engagements pris en vertu de l’accord de 2015 encadrant son programme nucléaire, un an après le retrait américain de ce texte, tandis que l’administration Trump a renforcé ses sanctions contre l’économie iranienne.
Le Pentagone a déjà dépêché début mai dans la région un porte-avions, un navire de guerre, des bombardiers B-52 et une batterie de missiles Patriot, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, évoquant « des indications inquiétantes d’escalade » de Téhéran.