Concrètement, l’objectif principal du document, le premier adopté par une région, est d’aider les collectivités et communes littorales à prendre en compte dans leur politiques locales d’aménagement et d’urbanisme les études scientifiques les plus récentes menées sur l’élévation du niveau de la mer et les risques de submersion.
Les communes volontaires (93 actuellement) sont invitées à réaliser avant trois ans des cartes d’érosion à 30 ans et à 100 ans, puis à intégrer ces résultats dans leur Plan local d’urbanisme (PLU) avec un règlement « très restrictif ». Tout en favorisant la concertation avec les habitants, elles pourraient également « préempter des biens dans la zone d’érosion à 30 ans ».
« La région apporte une aide d’ingéniérie, de compétences, et on demande aux communes de rechercher des solutions locales », adaptées à la configuration des lieux, explique Daniel Cueff, vice-président Mer et Littoral au conseil régional.
D’une grande diversité (48% de falaises rocheuses mais 24% de côtes sableuses), ces 4.900 km de côtes constituent « une dentelle bretonne spécifique, plus complexe à appréhender, à observer et à gérer » que dans d’autres régions métropolitaines.
Cela explique la diversité de solutions envisagées selon les territoires et les enjeux, notamment économiques, présentés par les différents sites: « se protéger », « s’adapter », « renaturer et, si nécessaire, relocaliser » voire « laisser faire la nature », comme laisser revenir la mer sur des polders agricoles.
Le document rappelle qu' »en 300 ans, le marégraphe du port de Brest a permis de constater que le niveau de la mer a augmenté de 30 cm (soit un mm/an en moyenne) ». Avec un réchauffement climatique de +3°C à la fin du siècle, la hausse de la mer pourrait atteindre un mètre sur la même période.
« Plus de 80 édifices protégés au titre des monuments historiques sont menacés par l’élévation du niveau de la mer en Bretagne » mais aussi 41.000 logements, 42.000 emplois et plus de 100.000 hectares de terres agricoles, soit 4,3% du total, relève notamment le document adopté.
Ce dernier met en exergue le cas de la cité balnéaire de Carnac (Morbihan), qui compte plus de 70% de résidences secondaires et où « 2.000 bâtiments sont menacés par l’érosion et/ou la submersion marine à l’horizon 2100 ».
Le document met en garde contre les possibles « pertes humaines » et « des dégâts et des coûts économiques et sociaux de plus en plus importants au fil du temps ».