« Ce n’est pas une opération de routine, c’est une opération militaire et la préoccupation est très grande », a déploré auprès de l’AFP-TV le syndicaliste Domenico Macri.
« Nous n’avons jamais réalisé ce type d’opérations à Gioia Tauro. En cas d’accident, un conteneur qui se casse, se décroche, les substances qui en sortiraient pourrait provoquer de graves dégâts », a-t-il ajouté, tout en louant le professionnalisme des ouvriers portuaires qui transbordent 3 millions de conteneurs par an.
Les composants et armes chimiques syriens se trouvent sur le navire danois Ark Futura, parti de Lattaquié le 23 juin, qui doit arriver dans la nuit de mardi à mercredi dans le port de Gioia Tauro où se trouve déjà le navire américain Cape Ray disposant des équipements nécessaires pour détruire l’arsenal chimique en haute mer sans danger pour l’environnement.
Dans l’attente du cargo danois, les mesures de sécurité ont été renforcées.
Toutes les routes d’accès au port ont été fermées à la circulation par les forces de l’ordre qui empêchent l’entrée de toute personne non-autorisée dans le port lui-même, a constaté l’AFP.
Les pompiers seront chargés de faire des relevés avec des appareils pour détecter d’éventuelles émanations toxiques et l’autorité de l’aviation civile a émis une interdiction de survol du 1er au 3 juillet dans un rayon de 1,1 km autour du port de Gioia Tauro.
« Nous ne pouvons pas dire que c’est une opération à risque zéro », a ajouté le syndicaliste.
Le transbordement d’un navire à l’autre devrait prendre « une vingtaine d’heures », a précisé à l’AFP-TV Domenico Madafferi, maire de la petite commune de San Ferdinando proche de Gioia Tauro. « Nous ne pouvons pas contrôler ce qui se passe. On nous dit qu’il s’agit de substances liquides. Le danger pourrait être une fuite de ce liquide qui se transformerait alors en gaz et alors ce serait difficilement contrôlable », a-t-il déploré.
Il a ainsi évoqué un récent incident dans le port lorsqu’un conteneur transportant « du marbre de grande valeur » s’est décroché d’une grue.
« Si une chose semblable devait se produire » avec les composants chimiques syriens « les conséquences seraient non négligeables », a ajouté le maire. Il a déploré cependant une « résignation » de la population qui ne semble se soucier de ce transbordement face aux problèmes de chômage et crise économique en Calabre, deuxième région la plus pauvre d’Italie.
