« Cela fait 40 ans que je fais ce métier et il n’y a jamais eu une telle accusation », a déclaré Peter Willcox, arrêté pour deux mois depuis un tribunal de Mourmansk (nord-ouest) qui examinait son appel.
« Si c’était à recommencer, je resterais à New York. J’ai beaucoup de regrets », a poursuivi le capitaine de 60 ans, cité par l’agence Ria Novosti.
Il a également déclaré devant le tribunal avoir des « problèmes cardiaques ».
Peter Willcox commandait déjà en 1985 un navire de Greenpeace, le Rainbow Warrior, lorsque celui-ci fut dynamité par des agents secrets français dans le port d’Auckland, en Nouvelle-Zélande alors qu’il menait campagne contre les essais nucléaires en Polynésie.
Cette opération qui avait fait un mort, le photographe Fernando Pereira, 35 ans, avait provoqué un énorme scandale international.
Peter Willcox, en détention préventive comme les autres membres de l’équipage pour deux mois, a déjà été condamné à verser une amende de 20.000 roubles (450 euros) pour refus d’obéir aux autorités.
L’Arctic Sunrise avait été arraisonné par un commando héliporté des garde-côtes russes en mer de Barents (Arctique russe) après que des membres de l’équipage, à bord de canots pneumatiques, eurent abordé une plateforme pétrolière du géant russe Gazprom et tenté de l’escalader, selon eux, pour y installer une banderole dénonçant les risques écologiques.
Les 30 membres d’équipage, dont deux journalistes freelance, le médecin et le cuisinier, et dont 26 des 30 membres sont étrangers, ont été inculpés de « piraterie en groupe organisé » et encourent 15 ans de prison.
Mercredi, le comité d’enquête russe a annoncé étudier de nouvelles inculpations pour « crimes graves » à l’encontre de l’équipage, affirmant notamment que des « produits stupéfiants » avaient été saisis à bord de l’Arctic Sunrise.