Elle a appelé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à « intervenir » à ce sujet, soulignant que d’autres prisonniers politiques au Bélarus étaient également coupés du monde extérieur, une « pratique brutale » à laquelle il faut « exiger » qu’il soit mis fin.
« Cela fait un an que je n’ai pas eu de nouvelles de mon mari Sergueï Tikhanovski. Depuis c’est uniquement le silence. Pas de lettres, pas d’appels téléphoniques, pas de visites d’avocats », a dénoncé Mme Tikhanovskaïa devant les journalistes à Vilnius, la capitale lituanienne.
« Je n’ai reçu que des lettres anonymes affirmant qu’il était mort et une vidéo diffusée l’année dernière dans laquelle j’arrive à peine à reconnaître mon propre mari », a-t-elle poursuivi.
« Être au secret est une forme de torture (…) non seulement pour nos prisonniers politiques mais aussi pour leurs familles, qui vivent dans l’incertitude et ne veulent pas croire au pire », a ajouté Svetlana Tikhanovskaïa.
« Les prisonniers politiques doivent avoir accès à des soins médicaux adéquats et être autorisés à communiquer avec leurs avocats et leurs familles », a-t-elle lancé.
« Nous devons agir pour empêcher de nouvelles tragédies » comme celle de la mort le mois dernier dans une prison de l’Arctique de l’opposant russe Alexeï Navalny, « la torture des personnes en prison doit cesser », a martelé Mme Tikhanovskaïa.
Cette opposante a revendiqué la victoire à l’élection présidentielle de 2020 contre celui qui dirige d’une main de fer le Bélarus, Alexandre Loukachenko.
Elle s’est exilée hors de son pays après que les autorités ont organisé une violente répression contre les manifestants qui contestaient les résultats de ce scrutin.
Plusieurs leaders de l’opposition sont derrière les barreaux au Bélarus, un Etat frontalier de la Russie.
Sergueï Tikhanovski a ainsi été condamné à 18 ans de prison en 2021 pour « organisation d’émeutes et incitation à la haine sociale ».