« La Cour administrative suprême a négligé les droits des Samis à bien des égards », a déclaré Martin Scheinin, professeur spécialisé en droits humains qui a rédigé le rapport, lors d’une conférence de presse.
Le rapport a été commandé par la commission « Vérité et réconciliation », établie en Finlande en 2021 pour enquêter sur les injustices historiques commises à l’encontre des Samis, dans le but d’empêcher qu’elles ne se reproduisent.
Considéré comme seul peuple autochtone d’Europe, les Samis, dont la population est estimée à 100.000 personnes, habitent dans les vastes étendues de l’Arctique, dans le nord de la Finlande, de la Norvège et de la Suède, ainsi que dans la péninsule russe de Kola. Ils vivent de l’élevage traditionnel de rennes.
Depuis 1995, la constitution de Finlande octroie aux Samis en tant que minorité le droit de développer et de maintenir leur culture.
« Bien que la Finlande soit reconnue par l’ONU comme un défenseur des populations indigènes, les développements positifs pour le peuple Sami semble s’être arrêtés ou être devenus moins fréquents », souligne le rapport.
L’État finlandais continue de violer de manière répétée le droit à l’autodétermination du peuple sami, ajoute le document.
Un point de désaccord avec l’Etat: les critères d’éligibilité pour participer en tant que Sami aux élections parlementaires de cette minorité, relève Martin Scheinin.
La définition légale finlandaise des personnes pouvant être inscrites sur les listes électorales des Samis a été jugée obsolète par les experts en droits humains, car elle ne correspond pas à la conception formulée par le parlement sami lui-même, qui met l’accent sur le lien d’une personne avec l’une des langues same comme le critère le plus important.
En outre, dans plusieurs affaires concernant les moyens de subsistance traditionnels du peuple sami, tels que la pêche et l’élevage de rennes, et des projets industriels en cours sur leurs terres, la Cour a « rejeté le point de vue des Samis et a même souvent omis » de se pencher sur les plaintes, selon M. Scheinin.
Une « meilleure compréhension générale et un meilleur respect de l’évolution rapide des droits internationaux des populations autochtones » sont nécessaires pour réconcilier l’État finlandais et les Samis, conclut le rapport.