« A l’image de nombreux pans de la société calédonienne, tout le secteur de l’environnement a été très impacté (…) Beaucoup de structures ont subi des dégradations ou des destructions et les associations locales ne peuvent plus mener leurs actions », a expliqué à l’AFP Pascale Joannot, la présidente du conseil scientifique de la Fondation de la mer.
Cet organisme né en 2015, qui rassemble des acteurs scientifiques, économiques et associatifs du secteur, s’est associé avec l’Agence néo-calédonienne de la biodiversité pour lancer ce fonds d’urgence.
Les dégâts des émeutes, estimés par les autorités entre 15 et 30% du PIB de la Nouvelle-Calédonie, ont contraint les collectivités locales à tailler dans leurs dépenses et supprimer leurs subventions aux associations.
En conséquence, plusieurs organisations environnementales de l’archipel ont mis en sommeil leurs activités. C’est notamment le cas des programmes de suivi des tortues marines, alors que la Nouvelle-Calédonie compte quelques-uns des principaux sites de ponte du Pacifique sud.
Les programmes de protection des 400 derniers dugongs de Nouvelle-Calédonie, mammifère marin classé « en danger critique d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), sont également menacés, selon la Fondation de la mer.
« La situation particulièrement alarmante de la biodiversité calédonienne nous a plus qu’alerté, c’est pour ça qu’on a lancé cette collecte. L’ambition finale, c’est vraiment de sauver cette biodiversité », complète Alexandre Iaschine, le directeur général de la Fondation, qui espère récolter un million d’euros auprès du public et d’entreprises d’ici fin décembre.
« Ce qui compte, c’est que de la manière la plus rapide possible, on puisse commencer à soutenir ces acteurs », a-t-il ajouté.
En septembre, l’Observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie (Oeil), une organisation emblématique qui tentait de prévenir notamment les incendies sur l’archipel, avait annoncé sa mise en sommeil faute de financements.