Les navires transportant plus de 100 personnes, équipage compris, ne pourront plus faire escale et débarquer leurs passagers dans les ports du pays pendant au moins deux semaines, a dit le ministre de la Santé, Bent Høie, lors d’une conférence de presse.
Cette mesure, qui ne concerne pas les ferries, affecte une demi-douzaine de compagnies disposant d’une autorisation de débarquer.
Plus tôt lundi, Hurtigruten a décidé de suspendre toutes ses croisières dites « d’expédition » après la découverte de cas à bord d’un de ses bateaux.
Au moins 41 personnes, 36 membres d’équipage principalement philippins et cinq passagers, ont été testées positives à l’issue de deux croisières réalisées en juillet à bord du MS Roald Amundsen entre la Norvège continentale et l’archipel du Svalbard dans l’Arctique.
L’apparition de ce « cluster » dans un pays qui a réussi à enrayer la pandémie a valu des critiques à l’armateur, accusé d’avoir redémarré ses opérations prématurément et d’avoir tardé, après la détection du premier cas, à en informer les 386 passagers ayant participé aux croisières concernées.
« Nous avons failli, nous avons fait des erreurs », a déclaré le directeur général de la compagnie, Daniel Skjeldam, lors d’une conférence de presse. « Je présente mes excuses les plus profondes », a-t-il ajouté.
La compagnie a reconnu « des défaillances dans plusieurs de (ses) procédures internes », notamment concernant les précautions sanitaires avant l’embarquement de personnels étrangers et le retard pris dans l’information des passagers.
La police norvégienne, de son côté, a annoncé l’ouverture d’une enquête.
Alors que le Roald Amundsen est déjà immobilisé à Tromsø (nord), le Fridtjof Nansen et le Spitsbergen resteront à leur tour à quai au terme des croisières en cours dans les jours à venir.
L’express côtier, une ligne régulière qui relie les ports de la longue côte norvégienne, n’est, elle, pas concernée par la suspension des activités.
L’Institut norvégien de santé publique a demandé à ce que l’ensemble des passagers des deux croisières concernées observent une quarantaine de dix jours à compter de leur retour à terre et subissent des tests.
Il s’agit de Norvégiens dans l’immense majorité des cas mais la liste comprend aussi quelques passagers de nationalité allemande, danoise, britannique, américaine, française, estonienne et lettone.
Hurtigruten était l’un des premiers opérateurs à avoir repris ses activités dans ce secteur sinistré par la pandémie de Covid-19.