A l’issue de la campagne sucrière 2022, 1,309 million de tonnes de canne ont été broyées dans les deux usines de ce département français de l’océan Indien. C’est 21% de moins que la moyenne décennale (1,656 million de tonnes), selon la direction de l’agriculture de La Réunion.
« Ce qui nous concerne le plus, c’est la disparition des molécules (qui permettent de lutter contre les mauvaises herbes, NDLR), les emplois et l’augmentation du prix des intrants », a expliqué Edvin Payet, secrétaire général de la FDSEA, après avoir fait une démonstration de coupe mécanisée de la canne à sucre devant le ministre, en déplacement à La Réunion.
« Je voulais lui montrer un champ envahi par les mauvaises herbes », car « nous sommes dans une île où il n’y a pas d’hiver, les mauvaises herbes continuent à pousser », a-t-il ajouté, s’exprimant dans une plantation située sur la commune de Saint-Benoît.
« J’ai 50 ans et je souhaite que les jeunes reprennent derrière », a assuré l’agriculteur, convaincu de l’importance de la mécanisation dans cette activité peu attractive en raison de sa pénibilité.
Pour le ministre, trouver des salariés pour la culture de la canne à La Réunion « est d’autant plus crucial qu’il y a ici 96.000 demandeurs du RSA », le revenu de solidarité active.
« Le département a choisi d’être pilote pour France Travail (qui aura Pôle emploi comme opérateur principal, NDLR). Il y a une activité saisonnière quatre à cinq mois par an, donc il faut trouver des activités complémentaires, pas obligatoirement dans le domaine agricole (…), ça passe par le développement d’autres filières industrielles », a-t-il estimé.
M. Vigier a rappelé que « plus de 100 millions d’euros » sont « sur la table » en 2023 pour aider les producteurs réunionnais de canne. « Cela montre qu’à la fois l’Europe et la France tiennent à leurs planteurs. L’Etat ne vous a pas laissés tomber », leur a-t-il lancé.
La filière représente près de 53% de la superficie agricole utilisée de La Réunion, et 13.800 emplois (11.800 emplois directs et 2.000 indirects), auxquels s’ajoutent 4.500 emplois induits, soit au total 13,3% des emplois du secteur privé de l’île, selon la direction de l’agriculture.