La société américaine Baja Ferries intéressée par la SNCM

« Nous discutons depuis quelques mois avec Transdev (qui détient 66% du capital), nous avons des réunions de travail », a-t-il déclaré à l’AFP, confirmant une information de la publication spécialisée Le Marin.

Il réfute en revanche tout projet de démantèlement, affirmant être intéressé par l’ensemble des activités de la SNCM: la délégation de service public (DSP) entre Marseille et la Corse, le Maghreb et les lignes de Nice et Toulon.

Daniel Berrebi, qui se trouve également à la tête d’un groupe de services maritimes appelé Unishipping, était initialement intervenu dans le dossier SNCM fin 2013 en tant que « partenaire » de la société de conseil Magellan, qui avait pour mission de travailler sur le projet de financement de nouveaux navires.

« Nous essayons de déterminer le périmètre de la nouvelle société, c’est une tâche compliquée », souligne-t-il, ambitionnant de faire de la SNCM « le leader mondial du ferry ». Des rencontres ont également eu lieu avec le gouvernement (l’Etat étant actionnaire à hauteur de 25%), à qui « notre offre plaît », assure-t-il.

Cette nouvelle a été froidement accueillie par les syndicats, très inquiets depuis l’éviction, grâce à l’abstention de l’Etat, du directoire présidé par Marc Dufour, lors du conseil de surveillance du 12 mai. Dans la foulée, le groupe norvégien Siem Industries avait annoncé qu’il renonçait à reprendre la société.

« C’est une pure mascarade qui vise à protéger l’Etat et Transdev de ce qui se passe en coulisses: l’organisation du démantèlement », a réagi auprès de l’AFP l’élu des officiers CFE-CGC, Pierre Maupoint de Vandeul, l’un des représentants des actionnaires salariés (9%).

Son confrère Maurice Perrin a fustigé de son côté « un manquement du PDG de Transdev à ses obligations de loyauté vis-à-vis de la SNCM et du conseil de surveillance ».

« M. Berrebi veut donner l’impression d’être un repreneur, masquant son projet de prédation dans le cadre d’une liquidation de la compagnie », a renchéri une source proche du dossier, qui s’étonne par ailleurs que la mission première de Magellan ait été détournée à des fins de cession de la flotte.

« Je veux absolument sauver la SNCM », répond le dirigeant, qui écarte toutefois l’achat dans l’immédiat de nouveaux bateaux, prévu dans le plan de redressement porté par M. Dufour mais dont le remplaçant doit être nommé le 28 mai, à l’occasion d’un nouveau conseil. « Il faut d’abord stabiliser, regagner la confiance des banques et négocier avec les chantiers sans pression », estime-t-il.

Sur le plan social, il évoque « un problème de sureffectif » de la compagnie, chroniquement déficitaire, qui emploie aujourd’hui 2.600 salariés, sans s’avancer sur un chiffre. « On va garder une grande partie du personnel fixe (environ 1.500 CDI, NDLR), ce n’est pas finalisé », a-t-il simplement dit.

Interrogé sur les amendes qui pèsent sur l’avenir de la SNCM, sous le coup d’une condamnation de Bruxelles de remboursement de 440 millions d’euros d’aides publiques, l’armateur a affirmé « ne pas être pour l’instant trop concerné par cet aspect ». Selon lui, « la négociation se passe à Bruxelles ».

Baja Ferries, holding américaine avec siège social au Mexique, opère avec trois bateaux (fret et passagers) des liaisons maritimes au Mexique, ainsi qu’entre Porto Rico et Saint-Domingue, réalisant un chiffre d’affaires d' »environ 150 millions de dollars » (110 millions d’euros).

anb/rl/jld

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