Un incendie l’a presque totalement ravagé en 2007. Mais l’effort a été fait de le remettre en état de marche : l’Argentine a treize bases scientifiques sur le continent austral et le navire joue un rôle clef pour faire le pont et les ravitailler.
« Il ne desservira pas toutes les bases, mais la plupart d’entre elles, y compris celles qui sont temporaires », a expliqué à l’AFP Fernanda Millicay, à la tête de la Direction Nationale de l’Antarctique, qui coordonne l’activité de l’Argentine sur ce continent.
Selon elle, il existe « un intérêt stratégique, politique et juridique, du fait qu’il y ait une revendication territoriale. Ce grand déploiement logistique satisfait les nécessités de la science, mais la science obéit elle aussi à ses critères ».
L’Argentine, de même que six autres pays, l’Australie, le Chili, le Royaume-Uni, la France, la Norvège et la Nouvelle Zélande, réclament une part de ce territoire. Ces ambitions ont été écartées par le traité sur l’Antarctique, en vigueur depuis 1961. Le conflit a été gelé pour un temps indéterminé.
« Nous cherchons tout naturellement à continuer à être un acteur clé en Antarctique. Pour ça, il nous faut maintenir une influence sur les décisions qui sont prises et qui se basent principalement sur la science. Il nous faut un programme scientifique intensif », a expliqué la Directrice.
– Faire revivre un bateau –
Prés de 150 professionnels ont travaillé pour redonner vie à l’Almirante Irízar, a expliqué à l’AFP Jorge Arosa, président du Complexe Industriel et Naval Argentin (CINAR) à Buenos Aires. Au total, il a fallu « 1,3 millions d’heures-homme », a-t-il détaillé.
Dans les hangars où les navires se trouvent en soins intensifs, la chaleur estivale en milieu d’après-midi est suffocante.
Sur la plage de béton en plein air, un bateau attend un nouveau mât, un autre se remet d’un choc sur le flanc et deux autres, fraîchement repeints, semblent prêts à prendre la mer.
À cet endroit se trouvait Almirante Irízar. Le chantier naval de Tandanor l’a vidé, remonté et amélioré. « Il est plus complexe de réparer et de moderniser que de construire a partir de zéro », a déclaré Arosa.
Le président du CINAR a également ajouté: « Si aujourd’hui nous voulions acheter ce même bateau sur le marché, nous devrions payer au moins 100 millions de dollars de plus que ce qu’il a fini par coûter ».