Le Groenland, grand responsable de la hausse du niveau des océans (étude)

En 2014, le niveau des océans augmentait d’environ 3,3 mm/an contre 2,2 mm/an en 1993, précisent les chercheurs dans la revue Nature Climate Change.

Ces conclusions risquent d’accroître encore l’inquiétude des scientifiques qui redoutent que le niveau des océans monte plus vite que prévu il y a encore quelques années, avec des conséquences potentiellement désastreuses.

Des centaines de millions de personnes vivent dans des zones situées sous le niveau de la mer. D’importantes villes côtières sont menacées et de petites îles se préparent à être submergées.

« Ces conclusions sont importantes » parce que le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, dont les travaux font autorité sur le climat) « fait une projection très prudente de la hausse du niveau de la mer d’ici à la fin du siècle, 60 à 90 centimètres », a réagi Peter Wadhams, professeur de physique des océans à l’Université d’Oxford, qui n’a pas participé à l’étude.

Cette estimation, ajoute-t-il, suppose que la vitesse à laquelle les océans montent va rester stable.

« Il y a pourtant des preuves convaincantes – dont l’accélération de la fonte du Groenland et de l’Antarctique – que cette vitesse est en fait en train d’augmenter, et d’augmenter de manière exponentielle », souligne-t-il.

A lui tout seul, le Groenland contient assez d’eau gelée pour faire monter le niveau des océans d’environ sept mètres.

« La plupart des scientifiques s’attendent désormais à ce que la hausse totale dépasse largement le mètre d’ici à la fin du siècle », selon M. Wadhams.

Cette nouvelle étude réconcilie pour la première fois les résultats de deux méthodes distinctes de mesures du niveau de la mer.

La première consiste à examiner la contribution à cette hausse de trois éléments: la dilatation de l’océan due au réchauffement climatique, les modifications dans la quantité d’eau stockée sur terre et la fonte de la glace provenant de glaciers et de la calotte glaciaire au Groenland et en Antarctique.

La seconde, l’altimétrie satellitaire, consiste à mesurer la distance entre un satellite et la surface de la mer.

Jusqu’à présent, les données fournies par l’altimétrie montraient une moindre accélération de la montée des océans ces vingt dernières années que d’autres mesures, selon cette étude.

Les chercheurs ont « corrigé un biais, petit mais important, dans les données satellitaires de la première décennie », explique à l’AFP Xuebin Zhang, professeur au National Laboratory of Marine Science and Technology à Qindao (Chine).

Au début des années 1990, la moitié de la hausse s’expliquait par la dilatation due au réchauffement, contre 30% 20 ans plus tard, selon les chercheurs. Le Groenland contribue en revanche désormais pour 25% contre 5% il y a 20 ans.

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