Le Pakistan autorise l’Inde à accéder à un condamné à mort pour espionnage

« L’accès consulaire au commandant espion indien Kulbhushan Jadhav (…) va être donné le lundi 2 septembre 2019 conformément à la Convention de Vienne sur les relations consulaires, au jugement de la Cour internationale de justice (du 17 juillet 2019) et aux lois du Pakistan », a écrit sur Twitter le porte-parole de la diplomatie pakistanaise Mohammad Faisal tard dimanche.

Un porte-parole de la diplomatie indienne, Raveesh Kumar, a confirmé que le chargé d’affaires indien en poste à Islamabad, Gaurav Ahluwalia, avait pu rencontrer M. Jadhav lundi, dans un communiqué rendu public en fin d’après-midi.

Kulbhushan Sudhir Jadhav, un ancien ingénieur de la Marine indienne, avait été condamné à mort par une cour martiale pakistanaise en avril 2017 pour « espionnage, sabotage et terrorisme ». L’Inde a toujours démenti que M. Jadhav soit un espion et ce verdict y avait provoqué l’indignation.

M. Jadhav « est apparu sous pression extrême pour répéter une histoire fausse (destinée) à appuyer les affirmations intenables du Pakistan », a indiqué le porte-parole indien.

« Nous déciderons de la conduite à tenir après avoir reçu un rapport détaillé de notre chargé d’affaires », a-t-il ajouté, précisant que la mère de M. Jadhav avait été informée du contenu de la rencontre.

Le gouvernement indien va « continuer à travailler pour s’assurer que justice soit faite au plus vite pour Shri Jadhav et pour qu’il rentre sain et sauf en Inde », a-t-il conclu.

Le Pakistan a affirmé de son côté que la rencontre entre M. Jadhav et le diplomate indien s’était déroulée de manière « libre et sans interruption » pendant deux heures, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

M. Jadhav avait été arrêté en mars 2016 dans la province instable du Baloutchistan, dans le sud-ouest du Pakistan. Les autorités pakistanaises affirment qu’il a reconnu être un espion travaillant pour le compte des services de renseignement indiens.

New Delhi avait accusé le Pakistan d’avoir enlevé l’ancien ingénieur en Iran « où il se livrait à des activités commerciales après avoir pris sa retraite de la Marine indienne ».

La Cour internationale de justice avait ordonné le 17 juillet au Pakistan de « réexaminer » la condamnation à mort de M. Jadhav et estimé qu’Islamabad avait « privé » l’Inde du « droit de communiquer » avec lui.

La CIJ, qui a son siège à La Haye (Pays-Bas), a conclu que le Pakistan était « tenu de fournir, par les moyens de son choix, un contrôle et un réexamen effectifs de la déclaration de culpabilité et de la peine » de l’accusé.

La décision avait été interprétée comme une « victoire » par l’Inde et le Pakistan, puissances nucléaires voisines.

Les relations entre les deux pays, historiquement tendues, se sont encore dégradées depuis l’annonce début août par les autorités indiennes de la révocation du statut spécial d’autonomie de la partie du Cachemire sous leur contrôle.

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.