Malgré une forte mobilisation des militants écologistes, notamment en France, les eurodéputés ont adopté le compromis qui avait été dégagé par les membres conservateurs et socialistes de la commission de la Pêche du parlement, se limitant à encadrer le chalutage profond pour protéger les écosystèmes les plus vulnérables.
L’interdiction, proposée par la Commission européenne, a été rejetée « malgré les destructions considérables du milieu marin que cette technique de pêche provoque », a déploré dans une première réaction l’eurodéputé vert français, Jean-Paul Besset.
« Face à la pénurie croissante des ressources de la mer, la logique productiviste du toujours plus, plus loin, plus profond l’a emporté », a-t-il accusé.
Sous l’impulsion de la militante pro-abysse Claire Nouvian, la campagne pour l’interdiction avait recueilli le soutien de quelque 750.000 signataires en France, parmi les derniers pays, avec l’Espagne et le Portugal, à pratiquer cette pêche, très minoritaire et dénoncée comme non-rentable.
Mais dominée par l’armateur Scapêche, du distributeur Intermarché, l’industrie a livré bataille jusqu’au dernier moment pour maintenir son droit à cette pêche, invoquant des menaces sur jusqu’à 3.000 emplois.