Le port de Marseille subit « la claque mondiale » Covid-19 mais voit « un frémissement » de reprise

Accostés le long des quais de ce port méditerranéen depuis des semaines, les paquebots des grands opérateurs de croisière mondiaux symbolisent le coup d’arrêt porté à ce secteur par le coronavirus.

De janvier à juin, le nombre de croisiéristes accueillis à Marseille a baissé de 84% par rapport à la même période de l’année précédente, a annoncé la direction du port jeudi en présentant les résultats d’un semestre marqué par la grève contre la réforme des retraites mais surtout l’épidémie de Covid-19.

Si le port a contribué au rapatriement de 6.000 croisiéristes pris au piège dans les mers du globe quand les frontières fermaient les unes après les autres, l’activité, qui était un de ses axes de croissance, est aujourd’hui quasiment au point mort. « Le vrai redémarrage dans la croisière, c’est 2021 », estime le président du directoire Hervé Martel.

Pour « ne pas pénaliser une filière déjà en difficulté » et s’assurer la fidélité des opérateurs, le port a décidé de ne pas leur appliquer la hausse habituelle des tarifs au-delà du 21e jour de stationnement des bateaux.

Les liaisons en ferry avec le Maghreb, qui généraient un trafic d’environ 500.000 passagers par an, sont aussi dans les limbes. Si des bateaux relient de nouveau la Tunisie à Marseille, le trafic avec l’Algérie n’a pas repris.

Sur les six premiers mois de l’année 2020, un total de 291.000 passagers sont passés par le port de Marseille qui en avait accueilli environ trois millions sur toute l’année 2019.

Le trafic marchandise a quant à lui reculé de 15% au premier semestre avec 33,6 millions de tonnes, contre 39,5 millions de tonnes en 2019.

Du côté des conteneurs, un des axes de développement bien que Marseille soit encore largement derrière les ports du Nord de l’Europe dans ce secteur, la baisse est de 17% en termes d’unités (EVP) manipulées.

Marseille-Fos a subi comme les autres la « claque mondiale » de la pandémie, a reconnu Hervé Martel, même si le port a continué de fonctionner pour assurer des approvisionnements essentiels pendant le confinement: « On a beaucoup parlé des infirmières mais, nous aussi, on a nos héros ».

– « L’Asie, usine du monde » –

« Il est probable que 2020 ne soit pas une année de grand profit », a reconnu le président du conseil de surveillance, Jean-Marc Forneri. Le chiffre d’affaires pourrait baisser de 20% par rapport aux 170 millions d’euros de 2019, estiment les dirigeants tout en espérant un redressement du trafic mondial.

« Depuis fin mai, début juin, on assiste à une reprise assez forte qui atténue les effets de la pandémie. Ce n’est pas l’euphorie mais le commerce international frémit », estime M. Forneri.

« La concurrence entre les ports européens et méditerranéens va s’accroître et nous avons décidé de maintenir un programme important » d’investissements de 57 millions d’euros, poursuit-il.

Au menu, poursuite des travaux d’agrandissement des terminaux conteneurs, installation de connexions électriques à quai pour réduire la pollution lors de l’accueil des navires, mais aussi développement des infrastructures destinées aux câbles sous-marins internet et lancement du chantier du nouveau terminal passagers Maghreb.

Le port a aussi annoncé des « gestes commerciaux » pour les armateurs –remises conditionnelles sur les droits de ports entre autres–d’un montant de 6,5 millions d’euros. Une somme qui comprend en partie des fonds déjà annoncées dans un plan de relance mis en place en février.

Même si l’épidémie a relancé le débat sur une relocalisation des productions en Europe, ce qui peut affecter le trafic maritime, M. Forneri ne croit pas à un « monde de demain » très différent.

« L’usine du monde, c’est toujours l’Asie. Si on s’imagine qu’on va relocaliser en France un certain nombre de productions, ça va être très compliqué, sauf à dire au consommateur français que les prix de beaucoup de produits consommés quotidiennement vont augmenter de 20 ou 30%. »

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